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Actualités - septembre 15, 2014

HAITI/Elections- Exécutif Vs Législatif : Qui remportera la victoire ?

L’électorat haïtien aurait intérêt  à fixer les responsabilités  au regard du blocage constaté  dans le processus électoral, telle que la crise politico-électorale est vécue présentement  par la société haïtienne. Aux yeux et dans les esprits de la Majorité pauvre, il ne s’agirait, ‘’toutes choses étant égales par ailleurs’’, que d’une bataille pour le pouvoir, argent et privilèges, n’en déplaise aux protagonistes.

martelly desrasLaurent-Lamothe

Qui sont-ils les acteurs-clé dans le cadre de ce bras de fer opposant farouchement  les Sénateurs entre eux (G6 Vs G5) pour le compte de ‘’on ne sait trop exactement qui ‘’ ? Quel est le discours officiel du Régime au regard de ce dossier ? Quelle est la position du G5? Celle du G6 est explicitée continuellement dans les medias et connue de tout le monde. Comment pourrait-on articuler la position de ces deux(2) Groupes de Sénateurs face à leurs prérogatives et attributions constitutionnelles ?

Le moins qu’on puisse dire est qu’à  la Chambre Basse,  le Bloc majoritaire PSP a pris  les précautions nécessaires  avant de partir en vacances le lundi 8 septembre 2014. Bref, la Chambre des Députés ne saurait être tenue pour responsable de ce qui adviendrait dans un futur prévisible en Haïti.

Le Sénat  en tant qu’Institution est  face à son destin, face à la Nation et face à l’Histoire. L’actuel Président du Sénat, l’Honorable Dieuseul Desras Simon, également Président de l’Assemblée Nationale se retrouve coincé sous les feux croisés des ses pairs du G5 et du G6.

Les Députés étant en vacances, tout se joue maintenant et désormais au Grand Corps. Les correspondances du Président Desras adressées au Président Martelly pour ‘’ reprendre’’ le dialogue n’ont visiblement et de fait rien donné. Le Chef de l’Etat haïtien voudrait apparemment dialoguer avec le Sénat, Opposition politique et alliés,  pas particulièrement avec le G6, dans le but évident de l’affaiblir et montrer du même coup sa bonne foi.

Le Gouvernement Lamothe a apprécié l’invitation au dialogue des Sénateurs  en ces termes :’’… Le dialogue permanent est important dans toute société démocratique comme la nôtre, pour faire face aux préoccupations de chacun. Depuis le début du processus électoral, nous avons été ouverts au dialogue et nous avons respecté  nos engagements afin de donner priorité à l’intérêt de la nation. Néanmoins, nous n’accepterons pas que le dialogue constitue un prétexte pour faire passer le temps. L’objectif principal de l’Exécutif  reste d’organiser ces élections avant la fin de l’année 2014… Nous tenons à rappeler que nous n’accepterons pas que quelques personnes continuent à empêcher l’avancement d’Haïti. ‘’

S’agissant de la réalisation des élections, le gouvernement  prétend avoir tout mis en œuvre en ce qui le concerne. Mise en place du Conseil Electoral Provisoire (CEP). Tous les Membres sont effectivement désignés. Ca vaudra ce que ca vaudra, le CEP fonctionne, observe la majorité silencieuse. La composition du CEP a été modifiée en quatre (4) occasions par l’Exécutif pour répondre aux demandes et exigences de l’Opposition politique et alliés, doit-on prendre acte.

Sur le plan financier, l’Etat haïtien a mis dans le panier 160 millions Gdes, soit 42% du montant global prévu. L’argent des Elections est géré  par le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) et des Officines étrangères,  et non pas par les Conseillers Electoraux qui sont pourtant justiciables par devant la Haute Cour de Justice. Une commission composée du CEP, de la Primature, du Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique, du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales, de la PNH, et de l’ONU a été créée pour travailler  sur les questions de sécurité et de logistique dans le cadre de ces élections, croit-on savoir.

Le CEP a –t-il de son côté pris  toutes les dispositions administratives pour accélérer le processus ? Quid de la mise en place des Bureaux Electoraux Départementaux (BED) et des Bureaux Electoraux Communaux (BEC).  Où  est la Machine Electorale,  en un mot ? Mais, il y a des partis et des organisations  politiques qui ne se sont pas inscrits. Et pas des moindres, pourrait-on dire. Que compte faire le CEP face  à eux ? Il n’y a pas de cadre légal, pas de Loi Electorale  pour le moment !

Beaucoup de bruit et de menaces pour rien, le G5 n’a pas démissionné en bloc, comme annoncé. Autrement dit, le G5 a échoué dans ses menaces peu crédibles et la surenchère  versus le  G6 et alliés.

Par contre, le Régime Tet Kalé a lancé  une sévère mise en garde contre le G6 concernant l’appel  à  des élections générales :’’… Le G6 ne saurait en aucun cas imposer ses dictats à l’Executif, ni tenter de prendre en otage le processus démocratique. La durée et la mission du mandat du Président de la République sont clairement prévues dans la Constitution.’’

La proposition de certains partis politiques de l’Opposition relative à la tenue d’Elections Générales anticipées est inacceptable, d’après Tet Kalé. ‘’… Ces partis feraient mieux de se préparer pour participer aux prochaines élections en respectant les règles de jeux de l’alternance démocratique…’’, leur a conseillé le Gouvernement.

Le gouvernement s’accroche toujours à l’article 12 de l’Accord de El Rancho son ultime recours. ‘’… Il ne serait pas souhaitable que nous arrivons jusqu’à là, mais si toutes les issues sont bloquées nous n’aurons pas le choix. L’objectif reste d’arriver aux élections avec une loi électorale amendée’’, a averti Martelly.  ‘’Au moment où l’Exécutif, les Partis politiques, les Députés et la majorité des Sénateurs constatent que nous sommes dans l’impasse, nous pourrons passer à l’application de l’article 12 ‘’, attend le Pouvoir Tet Kalé.

Y aura-t-il un nouveau round de négociations avec l’Opposition ?  ‘’…Nous n’allons pas refaire les négociations de El Rancho et Best Western. Nous devons avancer…’’, telle est la position du Pouvoir. Par contre, il serait seulement disposé  à discuter des aspects techniques de l’organisation de ces élections, la mise en place des BEDs et des BECs, l’inclusion des Partis politiques, la nouvelle date éventuelle avant la fin de l’année, dans la définition de l’agenda du dialogue. ‘’On ne peut refaire ni El Rancho, ni Best Western. On peut agir sur les applications de l’Accord de El Rancho ou d’autres aspects liés  à l’organisation des élections  dans le pays…’’, précise le Régime.

L’Administration Martelly/Lamothe pourrait-elle être aussi affirmative dans le ‘’Dossier Electoral d’Haïti’’ sans  le support   des Puissances tutrices d’Haïti, eu égard au poids écrasant de la Communauté internationale dans la politique intérieure du pays ?

Insulsa

Afin que personne n’en prétexte ignorance, l’Organisation des Etats Américains (OEA) sur la base de la Déclaration du Conseil Permanent en date du 30 avril 2014 relative au processus électoral en Haïti, exprimait déjà sa profonde préoccupation face au manque de progrès dans le processus électoral, le contraire eut été étonnant ! Autrement dit, l’OEA supporterait l’Accord de El Rancho. Par extension, les Etats-Unis d’Amérique, le Canada, la France (Union Européenne),  sans oublier la République Dominicaine.

Le Conseil Permanent de l’OEA adoptait sa dernière déclaration le 27 aout 2014 écoulé. Celle-ci invite instamment toutes les branches du Gouvernement et toutes les parties prenantes à poursuivre le dialogue pour remplir de toute urgence leurs obligations conformément à la Constitution et à l’Accord d’El Rancho afin d’assurer la tenue d’élections en 2014, lit-on dans ladite déclaration.

ARistideAndre Michel

On ne saurait occulter les démêlés  judiciaires de l’ancien Président Jean Bertrand Aristide. Également la situation de Me André Michel, une figure importante de l’Opposition. Autant d’irritants de nature à polluer le climat électoral. Une source proche de la Présidence sous couvert de l’anonymat commentait la mise en résidence surveillée d’Aristide par la Justice ainsi : ‘’…L’Exécutif   ne va pas s’immiscer dans le Judiciaire. Tout ce que l’on demande c’est qu’elle fasse son travail en toute équité, en tenant compte des droits de tous les citoyens, mais également il faut veiller à ce que les intérêts de l’Etat et de la société soient sauvegardés…’’

Le Camp Fanmi Lavalas crie, à tort ou à raison, à la persécution politique et se dit prêt à toute éventualité pour protéger Titide  contre ses persécuteurs. Concernant les risques de trouble relatifs à  l’arrestation d’Aristide, l’Exécutif est très clair : ‘’…Quelles que soient les circonstances, l’Etat de droit doit prévaloir. La paix et la stabilité doivent être impérativement sauvegardées ’’, autrement dit  l’ancien Président Jean Bertrand Aristide sera arrêté et jugé.

Selon le Gouvernement, le deuxième lundi de janvier 2015 sera une date comme les autres. ‘’… Il y a des dispositions légales et constitutionnelles qui existent pour faire face à toute éventualité …’’, a averti Tet Kalé. Les choses étant ce qu’elles sont, le Président serait prêt à terminer son mandat sans Parlement.

Et si les Parlementaires s’aviseraient de prolonger leur mandat pour écarter le spectre que Martelly puisse diriger par décret, comme cela avait été le cas sous la Présidence  de Préval ? La réponse du Pouvoir est fulgurante : ’’…Il n’y a absolument pas question d’une prolongation de mandat. Nous ne pouvons ni prolonger ni écourter le mandat des Sénateurs arrivés  à terme. Une prolongation de mandat de certaines personnes qui n’assument pas les fonctions pour lesquelles le Peuple les a élus, est impensable et impossible…’’, nous a confié  sans détour une source proche de la Présidence.

L’Exécutif  haïtien joue, de fait, sur deux tableaux. Une stratégie pour la réalisation des Elections à la fin de 2014 et une autre pour la non-réalisation des Elections à la fin de l’année.

Tous les efforts auraient dû se concentrer sur la tenue des Elections à la fin de cette année pour que le Pouvoir Législatif et les Institutions puissent continuer à fonctionner normalement, comme le souhaite le Peuple haïtien qui  de toute évidence n’a pas encore dit son dernier mot.

Le Pouvoir, dans l’état actuel des choses, est presque sur d’avoir neutralisé  la  capacité de mobilisation de l’Opposition politique et alliés. Serait-ce la victoire assurée pour Tet Kalé ? Et à quel prix ?

Les Sénateurs parviendront-ils à sauvegarder le Sénat en tant qu’Institution et trouver la formule consensuelle avec l’Exécutif  qui ne jure que par l’Accord de El Rancho ?

Scoop FM!

 

 

 

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