Les déclarations du Premier ministre Ariel Henry à l’émission Haïti débat ce mardi
Le Premier Ministre Ariel Henry était au micro de la Radio Télé Scoop ce mardi. Participant à l’émission Haïti débat, il a été interviewé par Garry Pierre Paul Charles et Présimon Jean sur la situation de l’insécurité, de l’économie du pays, la mission de son gouvernement et les perspectives d’avenir pour Haïti, entre autres.
D’entrée de jeu, le nouveau PM a salué le comportement de deux personnalités du monde politique haïtien, l’un de l’exécutif et l’autre du législatif. Claude Joseph et Joseph Lambert, dit-il, ont fait preuve de beaucoup de leaderships, d’hommes d’État après l’assassinat de Jovenel Moise.
Le chef du gouvernement haïtien désignée par Jovenel Moise avant son assassinat a précisé la mission qui lui était assignée par le feu président. La mission qui m’a été confiée, souligne-t-il, c‘était de rassembler tous les fils du pays pour la refondation de l’État.
Interrogé sur l’intégration des membres des partis politiques dans son équipe gouvernementale, Monsieur Henry a ainsi répondu : « Je n’ai aucun membre de parti dans mon gouvernement. Du moment qu’une personnalité accepte d’intégrer mon gouvernement, il n’est plus membre de parti ni de la société civile », a-t-il fait savoir, avant d’enchainer qu’il y a de la place pour d’autres dans le gouvernement.
Je suis un PM plénipotentiaire, déclare l’actuel chef de la primature. Je peux prendre un certain nombre de décisions. Cela n’empêche pas que je me suis donné aussi des limites. Je peux engager l’État, révoquer les directeurs généraux, déclarer la guerre. Je ne suis pas venu pour partager l’État. Je suis venu pour consolider les institutions. Je ne pense pas que pendant que je suis en fonction tout le système de corruption qui gangrène l’État va disparaitre. Mais, je donne garantie qu’il y aura des améliorations.
Sur la question du conseil électoral provisoire rejeté par la classe politique, le Premier ministre a fait remarquer le patriotisme de ses membres. « Je me suis entretenu avec les membres du CEP. Ils m’ont témoigné de leur volonté d’organiser des élections crédibles en Haïti et de se retirer s’ils constituent un obstacle pour le projet électoral. Pour moi, ce sont des patriotes », exprime-t-il, déclarant que pour qu’il y ait un nouveau président dans le pays, il faut réaliser les élections.
Pour qu’il y ait élections, a renchéri l’ancien ministre de l’intérieur, il faut un climat de sécurité. Ce gouvernement ne va pas organiser les élections pour quiconque. Il restera en dehors des activités électorales. Le mandat de ce gouvernement, c’est d’organiser les élections. Le pays ne fonctionne pas normalement. Il n’y a presque plus d’élus. Nous voulons réaliser des élections sans parti pris, sans force coté. C’est pourquoi nous voulons trouver un accord. Nous ferons ça le plus vite que possible. Nous voulons aller de manière apaisée vers ces élections.
Autour de la question de l’assassinat du président Jovenel Moise, Ariel Henry témoigne aussi de sa volonté de lui rendre justice. J’insiste beaucoup là-dessus, indique-t-il, nous devons trouver le résultat de l’enquête sur l’assassinat du président. Nous devons trouver les auteurs intellectuels, tous ceux qui ont financé le crime.
Dr Henry en a profité pour évoquer la situation économique du pays. « L’économie du pays est en mauvais état. Nous avons une économie marchande qui n’est pas industrialisée. Nous ne pouvons pas aller au développement avec cette économie », explique-t-il, avant d’enchainer avec le problème caractéristique de la violence qui ronge le pays.
Déchoucage n’est pas une solution, déplore le numéro 1 du gouvernement. Nous avons la possibilité de dialoguer. La violence n’est pas une solution.
Le tout nouveau PM a évoqué aussi la situation de l’insécurité du pays et la part de gâteau réclamée par des gangs à travers le gouvernement. « Nous ne partageons pas l’État avec les gangs. Nous ne négocions pas avec les gangs », les prévient-t-il, annonçant que la route de Carrefour sera bientôt perméable.
« Les bandits ne sont pas plus armés que l’État. Tous les adversaires de l’État seront abattus. Les bandits ne sont pas éternels. Ils meurent toujours jeunes. Je me rendrai à mon bureau au Bicentenaire régulièrement », ajoute le Premier Ministre.
Mozard Lombard,
Éditorialiste chez Radio Télé Scoop,
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