Haïti débat / Le discours de la mairesse de l’Arcahaie à l’occasion du 216 eme anniversaire de la création de notre bicolore : Comme une missionnaire, Rose Mila Petit Frère a douché le real politique haïtien
Dénonçant les pratiques politiques haïtiennes, la mairesse de la commune de l’Arcahaie, Rose Mila Petit Frère, a rappelé au président de la République, Jovenel Moise, ses responsabilités et ses obligations envers le peuple haïtien. Insistant sur l’importance du drapeau qui devait être la religion de la nation, elle a humecté froidement nos parlementaires qui pratiquent le contraire des leurs attributions.
Dans un discours caustique et stratégique prononcé, le 17 mai écoulé, à l’occasion de la cérémonie de commémoration du 216 eme anniversaire de la création du drapeau haïtien, qui embrasse le real politique destructeur haïtien dans sa globalité, la première citoyenne de la commune de l’Arcahaie, Rose Mila Petit Frère, a déploré le spectacle auquel se livrent les filles et les fils de la nation haïtienne ces derniers jours. Elle a dénoncé la corruption, la mauvaise gouvernance, l’injustice, l’impunité, l’insécurité qui caractérisent le pays et qui entachent notre drapeau.
L’édile de l’Arcahaie a rappelé au président de la République, Jovenel Moise, ses responsabilités et ses obligations envers la nation. Elle a sensibilisé, par ailleurs, le chef de l’État autour de l’importance du drapeau haïtien.
Dans cette allocution emphatique de plus de dix minutes, la mairesse n’était pas non plus en reste avec les parlementaires haïtiens. Elle a fustigé le comportement de nos parlementaires qui ne votent pas des lois au profit du plus grand nombre, qui ne contrôlent pas les actions du gouvernement, qui nomment des ministres au sein du gouvernement, qui protègent des présumés criminels, qui ne participent pas aux séances pour lesquelles ils sont payés et qui n’organisent des séances que pour sanctionner des ministres.
À en croire Rose Mila Petit Frère, nos parlementaires n’ont rien compris. De surcroit, la responsable de la commune de l’Arcahaie condamne la division minant le pays qui permet de voir les dessous des différents acteurs et secteurs de la vie politique nationale. Elle a critiqué l’État central de sa négligence dans le développement de sa commune et du mauvais traitement infligé à sa ville.
Bien qu’elles soient fondées, les critiques de la mairesse émises contre les dirigeants haïtiens au plus haut sommet de l’État ne sont pas seulement des critiques, elles sont aussi des louanges. En critiquant le comportement des autorités haïtiennes, la première citoyenne de l’Arcahaie loue ses contre-modèles. En dénonçant nos dirigeants, Madame Petit Frère, stratégiquement, se loue, se construit une image de marque sur l’échiquier politique haïtien.
Dans cette allocution acerbe, l’édile de l’Arcahaie a répété à six reprises successivement ces deux termes : « Moi, Parlementaire ». La mairesse a rapproché les deux mots. En rapprochant ces deux expressions, Rose Mila Petit Frère se rapproche du parlement haïtien. Elle exprime, de manière larvée, une certaine ambition d’infiltrer le parlement haïtien tout en réprouvant les pratiques politiques de nos parlementaires. Envisage-t-elle d’intégrer le parlement haïtien dans une perspective révolutionnaire ?
Pour décortiquer le discours de la mairesse beaucoup plus en profondeur, il faut considérer aussi la chapelle politique à laquelle elle est appartenue. Madame Petit Frère représente une branche du parti politique INITE divisé depuis peu. Elle représente la branche de l’ancien ministre, Paul Denis. L’ex sénateur, Paul Denis, influence-t-il son discours ?
Intervenant au téléphone, mardi, au cours de l’émission Haïti débat, le directeur de la Radio Télé Scoop, Gary Pierre Paul Charles, a affirmé que le discours de la mairesse est une allocution finement préparée par une branche de l’INITE qui représente l’opposition modérée. Rose Mila Petit Frère, nous dit-il, n’a pas les compétences nécessaires pour élaborer un si grand discours.
Cette allocution aurait pu valider davantage la position de la mairesse si elle n’avait pas, elle aussi, des responsabilités et des obligations envers les archelois et les archeloises comme les autres élus qu’elle dénonce. Madame Petit Frère a-t-elle fait la différence dans sa commune ?
Mozard Lombard,
Communicateur Social, Journaliste,
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