France/Rép dom : Deux jeunes Françaises graciées en République dominicaine

Deux jeunes Françaises incarcérées en République dominicaine depuis 18 mois pour trafic de drogue ont été graciées par les autorités de l’île antillaise, annoncent Paris et Saint-Domingue.

Sarah Zaknoun, 19 ans, et Céline Faye, 20 ans, toutes deux originaires de Besançon (Doubs), devraient rentrer en France, libres, avant la fin de l’année, dit le secrétaire d’Etat à la Coopération, Alain Joyandet, lors d’une conférence de presse.

Elles avaient été condamnées en 2008 à huit ans de prison après la découverte de six kilos de cocaïne dans leurs bagages.

Dix-sept autres Français restent incarcérés dans ce pays et rentreront au pays, l’année prochaine probablement, pour y purger la fin de leur peine, a ajouté Alain Joyandet.

« Le président Leonel Fernandez a accordé ce jeudi la grâce à cinq prisonniers incarcérés dans divers endroits du pays (…) en raison des fêtes de Noël », peut-on lire sur le site internet de la présidence dominicaine, qui mentionne les deux Françaises, deux Dominicaines et une ressortissante américaine.

La mère de Céline Faye, Pascale Jackson, a dit sa surprise sur RTL : « Elles sont carrément graciées. On ne pouvait même pas l’imaginer, c’est inespéré », a-t-elle déclaré.

Jointe par téléphone par Europe 1, Sarah Zaknoun a salué « le plus beau cadeau de Noël » de sa vie. « C’est magnifique, on n’a pas dormi de la nuit. On ne s’y attendait vraiment pas », a-t-elle dit.

Nicolas Sarkozy a écrit de son côté à son homologue dominicain pour le remercier de ce geste « d’humanité et de générosité ».

« La grâce que vous avez accordée à Mesdemoiselles Faye et Zaknoun leur permet non seulement de rentrer immédiatement en France, mais elle leur épargne la poursuite de leur détention », dit-il selon le texte transmis par l’Elysée.

Les deux jeunes filles devaient à l’origine bénéficier d’un simple rapatriement après la signature en novembre d’une convention de transfèrement entre Paris et Saint-Domingue.

« DÉRISOIRE »

Sans la grâce accordée par la République dominicaine, elles auraient dû purger le reste de leur peine en France.

« C’est le résultat d’une mobilisation qui a été décisive, de la part d’abord de Carla et Nicolas Sarkozy, ainsi que de toute notre équipe diplomatique », a dit Alain Joyandet qui se rendra en personne sur l’île d’Hispaniola pour aller les chercher.

« J’espère vraiment que nous pourrons quitter Saint-Domingue le 29 (décembre), au plus tard », a ajouté le ministre.

« Les 17 autres Français vont bénéficier d’une procédure de transfèrement accélérée comme jamais, ils pourront rentrer dans l’année », a affirmé Alain Joyandet.

Prié de dire pourquoi ces deux filles avaient fait l’objet de tant d’attention de la part du Quai d’Orsay, le ministre a expliqué qu’elles étaient dans une situation psychologique fragile du fait de leur jeune âge.

« Il se trouve que je porte ce dossier qui, qui plus est, concerne deux jeunes filles de ma région », a-t-il ajouté en souhaitant qu’elles prennent un nouveau départ dans la vie.

Alain Joyandet a repoussé tout lien entre cette décision et sa candidature aux élections régionales en Franche-Comté, d’où sont originaires Sarah Zaknoun et Céline Faye.

« La question des élections est vraiment dérisoire », a-t-il répondu à un journaliste lors de sa conférence de presse.

Quelque 2230 Français sont actuellement en prison à l’étranger, a indiqué le ministre.

Le chef de l’Etat lui a demandé de « mettre tout en oeuvre pour (les) rapatrier », a-t-il dit.

Les cas les plus médiatisés sont ceux de Florence Cassez, emprisonnée au Mexique depuis 2005 pour enlèvement, de Michaël Blanc, condamné en 1999 pour trafic de drogue en Indonésie, et de Clotilde Reiss, accusée d’espionnage par l’Iran et dont le procès se poursuit à Téhéran.

Source: Reuters

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