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Actualités - janvier 9, 2016

Ottawa interpellé pour son rôle dans l’exploitation minière en Haïti

Un groupe d’experts en développement international considère que le Canada doit cesser d’orienter sa politique internationale et ses services diplomatiques en fonction de l’exploitation « des ressources minières à l’étranger en général et en Haïti en particulier ».

Combien peuvent valoir les ressources minières du sous-sol haïtien ? Au moins 20 milliards de dollars, estime un rapport publié hier par Concertation Haïti. Ce regroupement s’inquiète du rôle canadien dans l’exploitation abusive de ce pays. L’industrie minière en Haïti, enjeux et réalités montre du doigt un projet de déréglementation dont profiteraient les compagnies minières étrangères, au mépris du peuple haïtien.

Six ans après le terrible séisme qui a aggravé la situation déjà précaire d’Haïti, le gouvernement haïtien compte sur la mise en valeur des ressources minières pour assurer son développement. Il a fait connaître ses intentions en la matière aux compagnies minières, tout en amorçant une mise à jour des modalités d’exploitation du sous-sol de l’île, observe Gerardo Ducos, un ancien responsable d’Haïti au sein d’Amnistie internationale, à qui avait été confiée la rédaction de l’étude.

La loi minière jusqu’ici en vigueur en Haïti date du temps de la dictature de Jean-Claude Duvalier. Le président actuel, Michel Martelly, arrivé au pouvoir en 2011, a mis en place des ententes bilatérales et de coopération en faveur de l’exploitation, tout en envisageant ces réformes avec l’assistance de la Banque mondiale. Le Canada a financé 43 % de la totalité des fonds mis à la disposition de l’instance haïtienne vouée à la « modernisation » de la loi minière d’Haïti entre 2009 et 2014.

En 2012, de nouveaux permis ont été accordés à des compagnies minières canadiennes et américaines. Mais les faits et gestes de ces compagnies ont vite été dénoncés par des intellectuels et des universitaires haïtiens, notamment en raison de l’absence de consultations locales comme d’évaluations des ressources autant que des conséquentes écologiques sur un territoire fragilisé.

En 2013, un petit groupe de sénateurs haïtiens a imposé un moratoire fragile sur les avancées rapides de l’exploitation minière en Haïti. Dans l’état actuel de la politique haïtienne, le dossier minier apparaît en suspens, bien qu’un simple décret puisse le relancer à grande vitesse. | La suite sur Le Devoir

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