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Actualités - août 18, 2014

Le Courrier de Fonds-Rouge # 24 Le stress de la rentrée scolaire

Lundi 18 Août  2014.-Les classes moyennes, les couches défavorisées souffrent énormément de la rentrée scolaire. L’école haïtienne coûte chère, surtout, parce que les frais scolaires sont démesurés, effarants. A l’approche de la rentrée, ces frais donnent de la migraine, enlèvent le  sommeil à de nombreux parents. Ceux qui se battent principalement pour rester en vie dans ce pays de droit de mort consacré.

Les frais scolaires sont un onguent au goût le plus désagréable que les parents avalent  à contrecœur, à leur corps défendant. Un mensonge grossier qu’ils ne peuvent dénoncer. Une escroquerie qu’ils ne peuvent condamner. Certaines écoles n’informent nullement pourquoi les parents se trouvent dans l’obligation de verser ce montant. D’autres, dans une gymnastique mal préparée, débitent des rubriques trompeuses. Au final, cela revient au même. Il faudra payer coûte que coûte. La parentèle saigne. Elle pisse du sang.

Pourtant depuis 2009, il existe une loi sur les frais scolaires qui attend d’être promulguée. Sur ce dossier René Préval avait joué à l’incompris. Michel Martelly, trop hâtif, avait fait le choix du PSUGO. Par contre, la mise en vigueur de  cette législation aurait donné de meilleurs  résultats tout en consolidant davantage les bases de la démocratisation scolaire. La régulation de l’apport du privé aurait compensé sans malignité les déficits du secteur public. Les parents n’ont pas eu droit à cette heureuse décision. Les écoles continuent d’accoucher de ces vampires qui dépècent mères et pères de famille.

Si en 2014, une école a le front de réclamer 20 mille, 25 mille, 30 mille gourdes comme droit d’entrée, tenant compte du fait que la valeur de ce droit  pourrait doubler voire tripler dans cinq ou dix ans, à ce moment-ci, quel enfant des classes moyennes, des couches populaires pourrait boucler tous cycles de l’éducation classique ? Principalement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince ?

Au nom d’un libéralisme inhumain, au nom d’un laisser-faire débridé, les profiteurs de ce désordre national institutionnalisé écument. Les parents qui ne peuvent pas suivre la marche sont taxés de mauvais joueur de la vie. Ils  avaient fait de mauvais choix. Ils seraient les seuls responsables leur infortune. Ces profiteurs résonnent. (Résonner avec R.É).

Un Etat qui est soucieux du bien-être des citoyens, des autorités préoccupées des problèmes des mandants ne devraient pas fermer les yeux devant de tel forfait. Quand l’école devient plus chère, donc inaccessible, cela ne fera que renforcer la propension de certains à fabriquer des écoles borlettes. Ce sont écoles-boutiques qui, devant l’augmentation de la demande scolaire,versent dans la suroffre et la supercherie. Elles tuent cette institution républicaine.

Les plus grands pays libéraux sont, durant des périodes de crises, les plus grands pays protectionnistes. Un protectionnisme pratiqué par rapport à des menaces extérieures.En attendant qu’il y ait plus d’écoles publiques de qualité, l’Etat se doit de se constituer en protecteur de ceux qui se saignent à blanc pour faire l’éducation de leurs enfants. Il ne s’agit pas de tomber dans le « tout gratuit », ceux qui sont constipés par les principes élémentaires du libéralisme n’en voudront jamais en entendre parler ; mais, il  est venu le temps de freiner l’augmentation des dépenses scolaires injustifiées et injustes. Il est venu le temps de contrecarrer l’avarice, la gloutonnerie des responsables d’écoles en mal d’enrichissement, qu’ils soient laïcs ou religieux. Il est venu le temps de stopper ces mécanismes d’extorsion d’argent qui font trop de mal aux parents. Il est venu le temps de soustraire les parents au stress de la rentrée scolaire.

Le PSUGO ou tout autre programme d’accompagnement ne vaudra pas mieux ni aujourd’hui encore moins demain tant que l’Etat ne joue d’un côté son rôle de régulateur, et de l’autre, ne travaille à l’augmentation de l’offre scolaire publique.

Caveant consules ne quid detrimenti respublica capiat ! Traduisez : « Que les consuls prennent gardent afin que la république n’éprouve aucun dommage !

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