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Actualités - août 17, 2009

Haïti-Jeunesse : Deuxième conférence haïtienne de simulation des Nations Unies : un bilan positif à la mesurette !

Organisée conjointement par Actions pour les Nations Unies de la République Dominicaine (ANU-RD),Global Foundation for Democracy and Development (FUNGLODE/GFDD), Actions Haïtiennes des Nations (AHNU), la deuxième  conférence haïtienne de simulation des Nations Unies (SIMHANU 2009) a été selon toute vraisemblance un succès au Karibe Convention Center à Pétionville du 13 au 15 aout 2009.

 La SIMHANU 2009 a été réalisée en tandem avec le premier Forum des Jeunes de l’Amérique pour Haiti. Des jeunes Brésiliens, Dominicains, Argentins, Portoricains se sont réunis pendant ces trois jours pour discuter des problèmes socio-économiques d’Haïti, cultiver un partenariat entre les jeunes Haitiens, Dominicains et des étudiants internationaux. Une  semaine de service communautaire allant du 17 au 21 aout 2009 a été prévue à la suite du forum.

 Ce fut par une cérémonie officielle dans la soirée du jeudi 13 aout que les organisateurs ont préludé la simulation. Beaucoup de personnalités haïtiennes et étrangères y ont pris part. Citons notamment : le chef de la Minustah et représentant du Secrétaire Général de l’ONU en Haïti, Hedi Annabi ; le représentant du FUNGLODE, Dieudonné Fardin ; l’Ambassadeur de la République Dominicaine, l’historien Ruben Silie ; la Directrice du Clinton Global Initiative for University ; la présidente de l’ANU-RD, Pilar Sandoval ; le président de l’AHNU, Phénil Gordon Désir, le sociologue et ethnologue, Daniel Supplice, le leader du RDNP, Mirlande Manigat, le jeune simulateur de Secrétaire Général, Legrand Junior Beauvais etc.  

Dans son allocution de circonstance, Monsieur Fardin a souligné aux jeunes étrangers le caractère sacré de la terre des ancêtres dont le sang a permis à l’Amérique latine d’accéder à l’indépendance et de déboucher sur le panaméricanisme. Pour lui, cette activité n’est pas le fruit du hasard, « c’est la marche de l’histoire  qui continue ». Le président de l’ANHU usant de statistiques a pointé du doigt le problème crucial du manque d’éducation dans le pays : nombre insuffisant de lycées et de collèges, places limitées dans les universités, la non scolarisation de plus de 500 000 enfants. D’après M. Phénil, la SIMHANU est « une opportunité  pour les jeunes  de se donner à fond dans ce qu’ils croient être le meilleur pour leur éducation ». Il invite à se servir de l’éducation pour frayer le chemin du développement durable. La présidente de l’ANU-RD , Mme Pilar Sandoval, instigatrice du forum des jeunes de l’Amérqiue pour Haïti et qui l’a présenté devant le Clinton Global Initiative, instille la jeunesse à « une révolution de la connaissance ». 

L’Ambassadeur de la République Dominicaine, Ruben Silié Valdes, voit dans la SIMHANU une possibilité d’agir sans regarder le passé car selon lui c’est la jeunesse  qui peut définir un projet de rapprochement entre les deux pays, définir un programme d’échange pour construire la paix. « Il ne faut pas accepter l’héritage politique que ma génération a laissé » a-t-il conseillé aux cinq-cent jeunes présents dans la splendide salle de conférence du Karibe. 

 Le Chef de la Minustah, Hedi Annabi, qui était présent l’année dernière à la première édition a cloturé la série d’allocutions. Monsieur Annabi a lu le message du Secrétaire Général de l’ONU, le diplomate sud-coréen Ban Ki-Moon qui voit en ce modèle de simulation non seulement une petite copie des Nations Unies mais un exemple louable à être copié. Ban Ki-Moon souligne que les gens critiquent souvent les jeunes pour leur idéalisme. Il croit au contraire que l’idéalisme est une de leurs forces, sans cela, il sera plus difficile d’imaginer et de construire un monde meilleur. Dans son message de circonstance, le Secrétaire Général invite les jeunes Haitiens à poursuivre des solutions qui dépendent de l’imagination, du courage, du consensus et du compromis. 

Avant d’entamer la première séance de travail, deux représentants du système des Nations Unies ont impatronisé une conférence sur les Objectifs du Millénaire : la représentante du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) Madame Tania Patriota et le représentant adjoint de l’UNICEF en Haiti M.Diouf. 

Trois thèmes ont été retenus pour les séances de travail des jeunes ambassadeurs. Ce sont des thèmes qui ont été déjà débattus dans la 63ème Assemblée Générale à New York : la promotion d’une croissance économique soutenue et du développement durable, controle des stupéfiants, prévention de crimes et lutte contre le terrorisme international, protection du climat mondial pour les générations présentes et futures. 

Après maintes motions pour établir l’ordre de l’agenda, établir le temps des orateurs, entamer un caucus modéré pour présenter les projets de résolution, suspendre la réunion en un caucus régulier pour chercher des alliés, démontrer leur habilité à utiliser les règles au profit des intérets du pays représenté, négocier, persuader etc. ,les jeunes ambassadeurs sont sortis avec un projet de résolution présenté par la délégation de Cuba, soutenue par une coalition de quatre grands groupes dont celui de Singapour, Gabon, Trinité et Tobago et la Bulgarie ainsi que leurs alliés. 92 délégations ont appuyé le projet de Cuba.

 Il semble que les jeunes n’aient pas pu se démarquer de leur plausible antipathie , s’il en était vraiment, pour l’impérialisme. Puisque de deux blocs qui finalement étaient face à face pour le vote de projet de résolution, le Canada soutenu par le Koweït a fait faux bond ayant receuilli seulement 68 voix. Le projet des Eats-unis n’a reçu que 5 voix. Alors comment comprendre que le puissant Etats-unis ait présenté un projet de résolution et ait fait si basse figure ? Comment comprendre que l’Israël, allié infaillible et inconditionnel des Etats-Unis ait présenté son propre projet de résolution sans le support de son ami au lieu de faire une coalition avec ce dernier ? Le projet, tel qu’il a été voté, quoique ayant  des articles concordants pour les pays qui l’ont appuyé et capables de résoudre des problèmes à travers le monde, ne reflète pas vraiment le pouls d’une véritable Assemblée Générale.

 Il faut dire aussi que par manque de préparation peut-être, beaucoup de gaffes ont été commises dans cette simulation. D’abord, émanant de la table directrice. Ensuite, des Ambassadeurs qui n’ont pas bien présenté leurs discours, lesquels ressemblent plus à des textes de dissertation historique qu’à des discours de diplomates accrédités à L’ONU.   

Cependant, la délégation de Bélarus s’est fait remarquer parmi la dizaine de délégations qui ont eu la chance de présenter leur discours sur cent-soixante-douze délégations. On comprendra donc, qu’à la minute près, cette simulation aurait pris fin sans un réel projet de résolution puisque des trois thèmes, un seul a occupé les deux sessions de l’Assemblée Plénière. Le seul qui visiblement n’a pas faussé est le Secrétaire Général. Il n’a eu pour besogne que d’ouvrir et de fermer les sessions et de visiter les ambassadeurs en pleine réunion de travail.  

Des professeurs, parents et autorités académiques présents au cours de la simulation ont eu leur part d’activité : des conférences ont été aussi organisées avec eux. A la cérémonie officielle de cloture, les délégations de Tonga, d’Haiti, des Etats-Unis, d’Israël, de Koweït, du Canada, de l’Equateur, de Cuba et de Laos ont reçu des mentions de distinction pour leur participation active. Selon les autres délégations un peu déçues, à dire vrai, seule celle de Canada mérite sa mention pour avoir été la première à proposer de travailler sur un projet de résolution et de proposer son soutien aux pays nécessitant de l’aide.  

La Deuxième conférence de Simulation des Nations Unies a eu des failles qui, nous l’espérons, seront éludées l’année prochaine.  Entre temps, les résolutions du forum et de la SIMHANU sont concordantes : il faut de l’éducation pour un développement durable. Car selon la déclaration du Forum « aucun pays ne peut prétendre arriver au développement sans que ses enfants ne soient éduqués ». Les jeunes veulent qu’il y ait de l’alphabétisation et de la scolarisation communautaire et veulent encourager les jeunes des communautés en difficulté à se regrouper en asssociations de bénévoles pour faire face ensemble aux problèmes du terroir. 

 Les Ambassadeurs eux demandent au grand dam du protectionnisme américain (en référence au Buy American d’Obama) que les frontières soient éliminées afin d’intensifier les échanges commerciaux, de maximiser le commerce agro-maritime, de mettre en commun les ressources . Ils recommandent en outre de faire du tourisme une priorité pour les pays signataires du projet, de favoriser la biodiversité et les énergies renouvelables, de scolariser tous les enfants du monde, d’impliquer les jeunes dans les politiques de développement. Ils se donnent pour objectif d’accroitre les économies des différents pays signataires ; et d’atteindre tous les OMD à l’horizon  2030.  

La SIMHANU est sans doute l’une des conférences, pour ne pas dire la seule qui offre à la jeunesse haïtienne, comme l’a dit son Secrétaire Général, une occasion unique pour discuter, analyser , trouver des solutions diplomatiques à des intérêts communs, aux différents problèmes auxquels lemonde est confronté. Elle permet à la jeunesse haitienne d’être bien imbu des organes de l’ONU, de mieux connaitre leur rôle, leur importance et de réfléchir sur les mesures à prendre en vue que tous les pays membres puissent atteindre les Objectifs fixés pour le millénaire. 

Un monde meilleur est-il encore possible ? Les jeunes diplomates le croient et promettre de faire mieux et de travailler journellement pour y arriver en attendant leur prochaine session de travail à la SIMHANU 2010 pour faire le point ! 

Yvens Rumbold

yvens2004@yahoo.fr                                

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