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Actualités - septembre 16, 2013

HAITI/CRISE POLITICO-ELECTORALE L’histoire se répètera-t-elle ? Par : Jean Frantz LASERRE

2014 ressemblera-t-elle à 2004 dans la résolution de la crise politico-électorale avec, de surcroit, presque les mêmes Acteurs ?  Existe-t-il au moins une chance, dans l’état actuel des choses, que les intérêts supérieurs de la Nation prévalent sur les intérêts de pouvoir des groupes et clans s’entretuant et s’entredéchirant  pour conserver et/ou gagner positions et privilèges ? Le moins qu’on puisse dire est que la situation est  trop tendue  entre l’Exécutif et le Législatif  pour se normaliser sans casse, s’accordent observateurs lucides et analystes.

Il n’y a plus lieu maintenant de parler de Loi Electorale et de Sénatoriales partielles avant 2014. C’est l’existence même du Parlement qui est en jeu comme Pouvoir et Institution. Tout semble dépendre, sur les plans constitutionnel et légal, du Président de la République, Joseph Michel Martelly, qui donnerait l’impression de ne vouloir faire aucun cadeau, sinon à travers des négociations directes avec les Concernés  qui auraient de leur côté épuisé toutes leurs munitions. Au fait, les Députés et Sénateurs divisés  en pro et anti Martelly  n’ont, de toute évidence, pas grand-chose à offrir ou à mettre sur la table des négociations face à l’Exécutif  en échange du dysfonctionnement du Parlement. L’option de la mobilisation populaire et des manifestations de rue pour forcer la main au Chef de l’Etat est sérieusement  prise en compte par les Adversaires politiques qui n’écartent pas son renversement. Mais qui va payer la facture et consentir les débours ?

Tout compte fait, les Rapports des Commissions spéciales recommandant la mise en accusation et la destitution du Président Martelly ont très peu de chances d’aboutir en raison de la configuration politique et du rapport de force dans les deux (2) Chambres. Encore faut-il qu’ils soient votés et acceptés par les Assemblées respectives ? La grande inconnue reste et demeure la réaction des populations haïtiennes, étant donné l’incapacité de l’Opposition aussi bien du Régime Tet Kale à bénéficier du soutien populaire dans le bras de fer les opposant. L’affrontement entre les deux camps serait inévitable, se référant aux propos incendiaires  de nombreux Sénateurs et Députés. Le Président Martelly jouerait le même jeu de la provocation en déclarant publiquement que durant le reste de son mandat ‘’ tout ce que je dirai  sera fait et exécuté…’’. On suppose aisément  que le Chef de l’Etat fait allusion au Sénat réduit d’un autre tiers en janvier 2014, rendant ainsi le Pouvoir Législatif inopérant.

Les Puissances tutrices d’Haïti comme en 2004  semblent  attendre le point de non-retour entre les Protagonistes pour imposer leur agenda. Seules des Populations haïtiennes bien organisées peuvent cette fois-ci faire foirer le plan de la Communauté internationale. Elles n’ont pour l’instant ni la motivation nécessaire encore moins le leadership disposant d’un Projet politique réaliste et crédible leur inspirant confiance  pour emprunter le chemin de la mobilisation et les manifestations de rue contre le Régime Tet Kale. De l’avis de nombreux analystes et experts, il ne resterait aux opposants, adversaires et ennemis du Président Martelly que l’aventure de la confrontation armée, sauf si cette voie contrairement à 2004 ne ferait pas l’affaire des ambassades étrangères  qui tirent les ficelles dans les deux camps.

S’agissant des dérives du Chef de l’Etat à qui l’on prête à tort ou à raison des propensions à la dictature comme ce fut le cas pour Jean Bertrand Aristide il y a dix (10) ans ou encore plus récemment René Préval, Martelly  assume et pourrait être crédité  lui d’agir tout au moins à visière levée sans faux semblant, doit-on en prendre acte. Est-ce effectivement la bataille contre les velléités dictatoriales du Président Martelly que mènent l’Opposition et Alliés ? Ou s’agit-il d’un faux prétexte pour le renverser ?

D’aucuns se demandent comment un Président qui ne reste que deux ans et demi à passer au pouvoir dans un pays occupé  militairement par les Forces de l’ONU,  oui un pays assisté, totalement dépendant sur les plans politique et économique, parviendra-t-il  à y instaurer la dictature ? Les Sénatoriales partielles et les Collectivités territoriales ne peuvent pas ne pas avoir lieu en Haïti  dans un avenir prévisible.  Martelly n’a pas de fait les moyens et les capacités  pour se transformer en ‘’Dictateur’’, en dehors de ses extravagances qui le portent trop souvent à rater les occasions de se taire, doit-on admettre. Il n’est  tout de même pas, du moins pas encore, ‘’Président à vie de la République’’ !

Le Président de la République, Joseph Michel Martelly, terminera-t-il son mandat ? Le Parlement existera-t-il toujours après le deuxième lundi de janvier 2014 ? Y aura-t-il un consensus politique entre les belligérants avant la rentrée parlementaire du 13 janvier 2014 ? Les trois (3) mois qui nous séparent de cette date fatidique enseigneront  à la Nation haïtienne la qualité et le calibre de ses dirigeants au sein des Pouvoirs Exécutif et Législatif.

Jean Frantz LASERRE

raless2000@yahoo.com

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