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Actualités - avril 12, 2013

Haïti / Venezuela Vs Etats Unis d’Amérique : Le Sénat haïtien dit non à l’ingérence des Etats Unis dans les élections vénézuéliennes !

Maxime_roumerWilliam_JeantyCela vaudra ce que ça vaudra, les Sénateurs haïtiens sans trouille au nombre de 15 (quinze) sur 16 (seize) présents ont adopté le jeudi  11 avril 2013 une Résolution condamnant l’ingérence des Etats Unis d’Amérique dans l’organisation des élections présidentielles au pays de Hugo Chavez. La lecture de ladite Résolution a été faite par l’Honorable Sénateur de la Grand ’Anse, Maxime Roumer

MendezDepuis la mort du Président Hugo Chavez, loin de s’améliorer, les relations entre le Venezuela et les Etats Unis d’Amérique se sont plutôt détériorées, en témoignent les expulsions de Diplomates des deux côtés et les dénonciations faites à ce sujet par les autorités vénézuéliennes. D’ailleurs, le communiqué émis par la Maison blanche à l’occasion du décès de ‘’ El Commandante ‘’ laissait déjà entrevoir le pourrissement des relations bilatérales. En effet, le Président des Etats Unis, Barack Obama, avait été  très clair : ‘’ En ce moment difficile de la mort du Président Hugo Chavez, les Etats Unis renouvellent leur soutien aux Vénézuéliens et leur intérêt à développer des relations constructives avec le gouvernement vénézuélien. Au moment où le Venezuela entame un nouveau chapitre de son histoire, les Etats Unis continuent à supporter des politiques qui soutiennent les principes démocratiques, l’Etat de droit et le respect des droits de l’homme ‘’, avait averti le Président Obama. Le Président de la Commission des Affaires Etrangères au Sénat des Etats Unis, le Démocrate Robert Menendez, avait carrément lui déclaré les hostilités : ‘’ Hugo Chavez a dirigé le Venezuela d’une poigne de fer, et sa disparition laisse un vide politique dont nous espérons qu’il sera comblé de façon pacifique. Avec des élections libres et justes, le Venezuela peut entamer la remise en état d’une démocratie jadis robuste, et assurer le respect des droits humains, politiques et civiques de son peuple ‘’.

Tel est le climat entourant les relations entre les deux pays après la mort de Chavez. Et à mesure que les présidentielles vénézuéliennes s’approchent, et plus l’ingérence étatsunienne devient perceptible voire visible, ont reconnu des Analystes et Experts. Afin de mieux saisir ce dossier, il serait utile de dégager l’état psychologique de Caracas tel qu’exprimé par M. Ernesto Villegas Poljak, Ministre de la Communication et de l’Information au cours d’un entretien ayant eu lieu ce vendredi 12 avril 2013 avec Salim Lamrani, Docteur es Etudes Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris Sorbonne-Paris IV. Il est aussi Maitre de conférences à l’Université de la Réunion, et Journaliste, Spécialiste des Relations entre Cuba et les Etats Unis.  Copie de l’entretien nous a été envoyée à RTV Scoop 107.7 FM/ CH 16.

Nous prenons le plus grand plaisir à reproduire les extraits suivants pour l’édification de tous.

nicolas_MaduroErnestoLe Venezuela se trouve en plein campagne électorale puisque qu’un nouveau scrutin présidentiel est prévu le 14 avril 2013, où s’affronteront l’actuel Président chargé de la République Nicolás Maduro et le principal candidat de l’opposition Henrique Capriles.

EV : Ce nouveau processus électoral, non prévu, intervient suite au décès du Président Chávez, conformément à ce que prévoit notre Constitution. Plusieurs sentiments se mélangent : le deuil, la tristesse et les larmes dus au départ soudain de notre Président et l’enthousiasme, l’énergie et la joie propres à toute campagne électorale.

Le Venezuela se trouve donc en plein débat d’idées, avec confrontation de modèles et comparaison de projet de société, dans un contexte marqué par ces circonstances tragiques. C’est donc un croisement de sentiments assez curieux, dicté par cette imprévisible réalité.

Chávez était un personnage qui respirait et transmettait la joie de vivre. Il était à l’image de son peuple. La joie fait partie de l’idiosyncrasie vénézuélienne et je vous invite à prendre part à n’importe quelle manifestation bolivarienne de soutien à la candidature de Nicolás Maduro pour percevoir ce phénomène. Le peuple est persuadé que Chávez, à travers l’élection de Nicolás Maduro, sera toujours parmi nous, même s’il nous manquera toujours sa présence physique. Il sera toujours vivant dans l’espoir du peuple vénézuélien et dans ses luttes pour un monde meilleur.

SL : Toutes les forces bolivariennes sont-elles unies autour de Nicolás Maduro ?

EV : Nous n’avons aucun doute concernant le successeur d’Hugo Chávez car nous respecterons scrupuleusement sa volonté. La Révolution bolivarienne suivra son cours et poursuivra la direction tracée par le Président Chávez. Sans le message de Chávez du 8 décembre 2012, le 6 mars aurait peut-être été un 27 février social et politique. Nous ne pouvons que rendre hommage à sa capacité d’anticiper les événements et sa vision du futur. Certains ont tenté de le dissuader de prononcer ce message lors de sa dernière allocution au cours de laquelle il avait demandé au peuple bolivarien d’élire Nicolás Maduro comme son successeur s’il venait à disparaitre.

SL : Quelle a été la réponse de Chávez ?

EV : Il a catégoriquement refusé de revenir sur sa décision. « Je dois la vérité à mon peuple », avait-il dit. Il se trouvait à Cuba et est rentré uniquement pour effectuer cette allocution télévisée et prévenir le peuple que le cancer avait de nouveau fait son apparition et qu’il devait livrer une nouvelle bataille. Il avait repoussé l’intervention chirurgicale, au risque d’aggraver sa santé personnelle, pour revenir au Venezuela et s’exprimer devant le peuple. Nous ne pouvons que le remercier pour cela. Il savait qu’il devait guider une fois de plus nos compatriotes.

SL : Comment voyez-vous ce processus électoral ?

EV : Il s’agit d’une nouvelle élection que Chávez remportera à travers de Nicolás Maduro, car il en est le stratège fondamental. Tel le Cid, il obtiendra une nouvelle victoire. Il en est le Commandant et pas seulement d’un point de vue métaphysique. En effet, avant le triste dénouement du 5 mars 2013, Chávez avait déjà tracé le chemin.

Il aurait très bien pu se rendre à Cuba pour son opération sans rien dire. Personne ne lui avait rien demandé. Mais il avait voulu effectuer cette démarche et faire cette annonce. Ce faisant, il a tracé le chemin électoral pour la Révolution en demandant au peuple de suivre Nicolás Maduro et l’élire en tant que nouveau président. La volonté de Chávez se traduit dans le vote du peuple qui a massivement manifesté sa douleur et sa tristesse dans les rues ces derniers temps. Les Vénézuéliens voteront avec joie, enthousiasme et espoir pour Nicolás Maduro le 14 avril 2013. Je n’ai absolument aucun doute à ce sujet. La Révolution remportera une nouvelle fois un triomphe retentissant.

SL : Que pensez-vous de l’opposition dirigée par Henrique Capriles ?

EV : L’opposition est une fédération d’ambitions et d’intérêts hétérogènes, unie seulement par la haine de Chavez et du peuple bolivarien. Elle est incapable de comprendre que nous vivons une époque différente et qu’il n’y aura pas de retour aux temps passés. Elle est issue des vieux partis politiques, des élites économiques et de l’oligarchie et n’admet pas avoir perdu le pouvoir politique qu’elle considérait comme étant sa propriété exclusive.

L’opposition est également marquée un facteur racial et raciste. Elle n’admet toujours pas qu’un noir pauvre se trouve au centre du pouvoir. La haine de Chavez résume toutes les misères morales de la condition humaine : le racisme et la haine de classe, la haine des pauvres.

SL : Le gouvernement accuse l’opposition d’être sous l’influence de Washington. Sur quoi vous basez-vous ?

EV : L’opposition est inféodée à Washington et en suit les directives. Cela est aisé à démontrer. Mme Roberta Jacobson du Département d’Etat, dans une interview au quotidien espagnol El País, a remis en cause le système électoral vénézuélien, alors que toutes les institutions internationales en saluent la transparence. Absolument toutes, sauf le Département d’Etat des Etats-Unis. Immédiatement, les médias privés antichavistes et l’opposition se sont mis à questionner notre système électoral, qu’ils ont toujours considéré comme légitime en participant aux élections régionales de décembre 2012 et en acceptant les résultats des scrutins. Ce même système leur a permis de gagner les élections dans certains Etats, même si la marge était infime, comme c’était le cas de l’Etat du Miranda actuellement dirigé par le candidat de l’opposition Henrique Capriles. Les scrutins ont été respectés partout, y compris lorsque l’opposition été majoritaire.

SL : L’opposition accuse le Conseil National Electoral de partialité.

EV : Ce même Conseil national électoral que l’opposition vilipende tant, que Capriles accuse de tous les maux est celui qui a déclaré vainqueur le candidat de l’opposition dans l’Etat du Miranda, c’est-à-dire Capriles.

En réalité, l’opposition suit scrupuleusement les directives de Mme Jacobson et c’est ce qui explique les campagnes actuelles de discrédit à l’encontre du Conseil national électoral. L’opposition songe même à retirer son candidat pour discréditer le processus électoral. Certains bruits courent à ce sujet. Capriles a reçu des instructions en ce sens. Nous espérons qu’il maintiendra sa candidature et qu’il respectera les règles démocratiques.

SL : Capriles a donc songé à retirer sa candidature ?

EV : Selon les informations dont nous disposons, cette hypothèse a été méthodiquement étudiée. Capriles sait qu’il va perdre les élections du 14 avril 2013. Bien sûr, les politiques ont des projets à court, moyen et long terme et Capriles voudra surement être le référent de l’opposition dans la vie politique vénézuélienne, mais il a parfaitement conscience qu’il n’a aucune possibilité de remporter la victoire lors du prochain scrutin. Ses partisans en sont également persuadés.

SL : Selon vous, Nicolás Maduro remportera donc l’élection du 14 avril 2013.

EV : Cela ne fait aucun doute. Il est même possible que l’on atteigne les dix millions de voix, en guise d’hommage à notre Commandant disparu. On a souvent minimisé, méprisé et caricaturé la capacité de convocation de Chavez et la réalité a montré à ces secteurs qu’ils avaient tort. On attribuait cela à des mécanismes clientélistes, à l’achat de conscience ou à l’exercice de coercition sur l’appareil bureaucratique de l’Etat. Les manifestations du 6 mars 2013, par leur spontanéité et leur caractère massif, ont montré qu’il n’en était rien.

SL : Les médias privés du Venezuela et les médias occidentaux se sont montrés très virulents contre Hugo Chávez.

EV : Beaucoup ont découvert la supercherie du discours des médias privés et de l’opposition. Beaucoup ont enfin compris que Chávez était un leader aimé de l’immense majorité du peuple, car c’était le meilleur ami des pauvres. Le peuple a salué son action et son héritage. Vous verrez que l’histoire rendra justice à Hugo Chávez et le considèrera comme l’un des plus grands leaders de notre temps et d’Amérique latine.

Je crois qu’aucun autre dirigeant politique n’a été aussi maltraité et vilipendé que Chávez. Nous verrons jusqu’où iront-ils dans leur volonté de délégitimer la démocratie vénézuélienne et le triomphe de Nicolás Maduro. Ils pensent pouvoir profiter de l’absence physique de Chávez et sont persuadés que le gouvernement bolivarien de Maduro ne sera pas capable de faire face à l’actuelle situation. Ils vont être déçus car la Révolution bénéficie d’un soutien populaire extraordinaire, d’un appui militaire sans failles, d’un gouvernement solidaire, d’institutions solides et d’un programme – le Plan de la Patrie – qui trace les grandes lignes pour le mandat à venir, et condense les propositions du Commandant Chávez. Je ne doute pas un seul instant de notre force, malgré les menaces, car Chávez a laissé un héritage d’une extraordinaire valeur.

SL : Pourquoi l’opposition vénézuélienne a toujours refusé d’accepter la légitimité d’Hugo Chávez ?

EV : L’opposition éprouve une profonde haine pour la démocratie véritable, malgré ses discours liturgiques à ce sujet. Elle est particulièrement attachée aux rites, mais ça se limite à cela, une démocratie ritualiste. Au lieu d’affronter le suffrage populaire, elle préfère triturer un article de la Constitution et essayer de subordonner la volonté du peuple majoritaire à son interprétation particulière et surtout, fausse – comme cela a été reconnu par le Tribunal suprême –, suite à l’élection de Chávez en octobre 2012 et sa prise de possession différée en raison de son état de santé. Il en a été de même lors de la prise de possession du Président Nicolás Maduro.

L’opposition pense que tout doit changer suite à la disparition physique du Commandant Chávez, oubliant la continuité constitutionnelle et les principes élémentaires de démocratie qui exigent que l’on respecte la souveraineté du peuple. L’opposition qui a eu un comportement antidémocratique manifeste depuis l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chávez prétend nous donner des leçons sur la démocratie et questionne la légitimité du pouvoir actuel. C’est la même opposition qui a organisé le coup d’Etat d’avril 2002 et qui a imposé une junte putschiste dont le « Président » [Pedro Carmona Estanga] a prêté serment non pas sur la Constitution mais sur une feuille blanche, car il rejetait notre nouvelle Constitution, et qui a dissous tous les pouvoirs publics. Cette opposition qui a réprimé le peuple suite au coup d’Etat du 11 avril 2002 prétend dicter des conférences sur le concept de la démocratie.

SL : Au niveau international, Chávez avait un rôle important, notamment en Amérique latine.

EV : Chávez a été un grand dirigeant politique. Le Venezuela joue désormais un rôle important au niveau international et cela fait partie de l’héritage de notre Commandant que nous essayons de développer et d’approfondir. Nous n’avons aucun doute qu’avec le leadership de Nicolás Maduro et le reste de l’équipe de direction de la Révolution bolivarienne, nous poursuivrons ce même chemin et nous renforcerons cet héritage.

SL : La Révolution bolivarienne a tissé des liens très particuliers avec la Révolution cubaine et les rapports entre Hugo Chávez et Fidel Castro dépassaient le cadre des relations entre deux chefs d’Etat. Comment s’explique l’alliance entre le Venezuela et Cuba ?

EV : Il faut rappeler qu’Hugo Chávez est d’abord et avant tout un révolutionnaire et Cuba est une référence importante pour tous les révolutionnaires de notre continent, indépendamment des nuances et des particularités de chaque nation. Cuba est tout un symbole.

Il est indéniable qu’il avait profondément été marqué par sa célèbre visite à La Havane en 1994 et par l’accueil généreux que lui avait offert Fidel Castro en le recevant à l’aéroport, au pied de l’avion. Chávez avait découvert une Révolution pleine d’amour et d’affection.

Une fois arrivé au pouvoir en 1999, Chávez a fait de Cuba son principal allié avec la signature d’accords stratégiques dès l’année 2000. Ces accords ont constitué le cadre pour le progrès de tout le continent latino-américain. L’entente personnelle entre Chávez et Fidel dépasse le cadre politique. Elle est devenue familiale.

SL : Chávez n’hésitait pas à qualifier Fidel Castro de père spirituel.

EV : Effectivement, et cette relation a été très complémentaire car elle nous a permis de prendre ce qu’il y avait de mieux dans la Révolution cubaine, une Révolution surgie au milieu du XXe siècle et de l’intégrer à la première Révolution du XXIe. Le lien entre Chávez et Fidel symbolise également le lien entre une Révolution adulte et une Révolution naissante, qui est en fin de compte une combinaison vertueuse.

Il s’agit d’une relation père/fils, où le père non seulement conseille le fils, mais apprend également de lui et le voit construire son projet de société dans des circonstances différentes, face à une adversité particulière, comme le fait d’avoir notre Miami [fief de l’opposition cubaine] au sein même de notre pays. Les deux pays se sont enrichis mutuellement car les deux Révolutions ont leurs propres particularités et spécificités.

SL : L’amitié entre Hugo Chávez et Fidel Castro a également permis de rapprocher les deux peuples.

EV : D’un point de vue humain, les relations entre nos deux peuples sont extraordinaires. Nous avons pu bénéficier de la solidarité des médecins et des entraineurs cubains qui se trouvent au Venezuela. De nombreux patients vénézuéliens sont partis se faire soigner à Cuba. Nous disposons d’échanges dans tous les domaines possibles et imaginables, que ce soit la santé, l’éducation, la défense, la culture, la diplomatie, etc.

SL : Peut-on parler de fusion entre les deux peuples ?

EV : D’un point de vue affectif, oui. Après, il est vrai que chaque pays dispose de ses propres caractéristiques, de sa propre histoire. Nos institutions sont malgré tout différentes et les conditions de développement de notre projet bolivarien le sont également. Personne ne copie le modèle de l’autre, car il est tout simplement impossible de calquer un modèle dans un pays différent.

Néanmoins, je le répète, la rencontre entre nos deux peuples a été extraordinaire. Le capital humain cubain est impressionnant et les médecins cubains nous ont réellement été d’une grande solidarité. Cela est vraiment admirable. L’expérience de Fidel Castro et de Raul Castro, du tout le leadership cubain, du peuple cubain et ses décennies de résistance et de lutte, a permis à la Révolution bolivarienne de se développer. Nous ne pouvons qu’être admiratifs du peuple cubain. Cette relation spéciale a permis de renforcer les liens entre nos deux peuples qui partagent de nombreuses aspirations communes, les mêmes goûts musicaux, culinaires et sportifs. Malgré nos destins historiques différents, nos peuples se ressemblent beaucoup et Chávez et Fidel nous ont permis de nous rencontrer.

SL : Le Venezuela a été d’un grand secours pour Cuba, qui est confrontée à de sérieuses difficultés économiques. Fidel Castro a qualifié Hugo Chávez du « meilleur ami du peuple cubain ».

EV : Chávez a toujours été généreux avec les peuples. Il a fait face à toutes les pressions possibles de secteurs qui souhaitaient qu’il mercantilise la relation avec Cuba. Mais Chávez est avant tout bolivarien, par conséquent latino-américain. L’opposition, qui se réclame désormais de Bolívar, oublie que notre Libérateur n’a jamais demandé un centime à personne pour contribuer à l’émancipation des peuples. Ces bolivariens de circonstance oublient que Bolívar a reçu des armes de Pétion sans payer un centime.

SL : L’opposition accuse justement le gouvernement d’offrir du pétrole à Cuba.

EV : L’opposition souhaite que l’on mette un terme aux conditions de commerce favorables que nous avons mis en place pour nos frères cubains et latino-américains. Nous n’offrons notre pétrole à personne. Nous le vendons au prix du marché avec des facilités de paiement. C’est quelque chose de normal et de naturel dans les relations internationales, surtout entre des peuples frères. Chávez a été un personnage extraordinaire qui a rompu ce paradigme mercantile et l’a remplacé par un paradigme de la solidarité.

SL : Cette relation se maintiendra-t-elle avec la disparition de Chávez ?

EV : Non seulement, nos relations se maintiendront mais elles s’approfondiront davantage. Nos liens avec nos frères cubains n’ont jamais été aussi forts et ils se renforceront encore plus dans le futur.

La droite raciste et xénophobe du Venezuela, qui vilipende tant les Cubains, en sera pour ses frais. Rendez-vous compte du comportement mesquin de l’opposition qui place le thème de Cuba dans l’agenda électoral, sans se rendre compte que c’est une manigance vouée à l’échec et dont la portée se limite aux secteurs anticommunistes de la société, qui sont une minorité. L’opposition dispose de nombreuses tribunes médiatiques mais son influence auprès du peuple est très limitée.

SL : Une dernière question, Monsieur le Ministre : le Venezuela est-il prêt à normaliser les relations avec les Etats-Unis.

EV : Le Venezuela a exprimé sa volonté d’améliorer ses relations avec les Etats-Unis. Néanmoins, il y a eu des déclarations et des actions de la part de Washington qui rendent impossible cette normalisation. Il y a eu les déclarations malheureuses de Mme Roberta Jacobson et des actions hostiles de la part d’attachés militaires étasuniens à Caracas qui ont contacté des militaires vénézuéliens pour les inviter à discuter de la situation du pays afin de les influencer, ce qui constitue une grave ingérence dans les affaires internes de notre nation.

Le gouvernement vénézuélien s’est vu obligé de rompre les canaux de communication avec les Etats-Unis suite à ces actions hostiles. Il semble que les faucons du Département d’Etat imposent l’agenda aux colombes en termes de politique étrangère, même si je crois que l’ingérence et l’interventionnisme sont inhérents aux politiques de Washington.

Le Venezuela aura des relations normales et apaisées avec tous les pays qui respecteront notre souveraineté, comme nous respectons celle des autres nations. C’est une condition sine qua non. Les principes ne se négocient pas et comme dirait l’illustre Augusto César Sandino, « la souveraineté ne se négocie pas et se défend les armes à la main ».

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