Home Actualités Le festival America met à l’honneur Haïti
Actualités - septembre 25, 2010

Le festival America met à l’honneur Haïti

Rencontre littéraire. Le Point organise une rencontre autour de Port-au-Prince, le 26 de 11 h 30 à 13 heures, à Vincennes. Parmi les invités se croiseront Jay McInerney et Bret Easton Ellis.

Soixante écrivains venus des États-Unis, du Mexique, de Cuba, du Canada et d’Haïti. Pour quatre jours de débats où l’anglais se mêle à l’espagnol et au français. Si Bret Easton Ellis est très attendu – François Cluzet lira son Suite (s) impériale (s) -, cet arbre ne cache pas la forêt de plumes réunies pour cette 5e édition du festival America, Mecque automnale de la littérature américaine. Son grand ami Jay McInerney sera à Vincennes, tout comme Colum McCann, Richard Price, Douglas Kennedy, Richard Russo ou Amanda Boyden. Au rendez-vous aussi, car cette édition met à l’honneur treize villes des Amériques (de Chicago à Toronto, de Port-au-Prince à La Havane), les Cubains Wendy Guerra, Eduardo Manet, Leonardo Padura et, parmi les écrivains haïtiens, le Prix Médicis 2009 Dany Laferrière, qui entamera son dimanche matin par une lecture publique… dans sa baignoire !

Parfaitement tonifié, donc, pour rejoindre la rencontre proposée par Le Point autour de Port-au-Prince. Le rire n’est pas le moindre des baumes suggérés par l’auteur de Tout bouge autour de moi (Mémoire d’encrier) face à la situation de son pays, comme il le confie dans ce livre que le séisme du 12 janvier a exigé de lui, et où se révèle par petites touches la part de l’intime envolée sous les décombres. Ce livre a pris la place de celui qu’attendait son éditeur, l’écrivain Rodney Saint-Eloi, qui vient lui-même de publier son propre récit, Haïti Kenbe la ! (Haïti redresse-toi !), préfacé par Yasmina Khadra (Michel Lafon).

Un autre temps

« Si les immeubles nous aident à nous repérer dans l’espace, les poètes sont des repères dans le temps », écrit encore Laferrière, qui a témoigné dans nos colonnes et participé au recueil Haïti parmi les vivants, coédité par Actes Sud et Le Point, qui réunissait notamment les poignantes chroniques de Lyonel Trouillot parues sur Lepoint.fr. Nous sommes entrés dans un autre temps. Failles, le beau livre de Yanick Lahens (Sabine Wespieser), le dit bien. Évoquant Port-au-Prince au passé – « Nous l’aimions têtue et dévoreuse, rebelle et espiègle »-, l’auteur interroge l’avenir face à l’obscénité révélée : « La misère est encore plus frappante quand tu fouilles dans ses entrailles. »

Gary Victor, lui, ne démord pas de la fiction : Le Sang et la Mer (Vents d’ailleurs) est une romance qui raconte Port-au-Prince entre un bidonville nommé Paradi et les villas de luxe du prince charmant d’Hérodiane, jeune fille trop noire et trop pauvre pour en être « digne »… Bref, à Vincennes, tous les genres littéraires font remonter la ville à la surface et montrent que, dans les ruines, des fleurs continuent de pousser. Parmi elles, La Fleur de Guernica (Vents d’ailleurs), superbe album pour la jeunesse que le poète haïtien James Noël et sa compagne, la peintre Pascale Monnin, dédient à leur petite fille, née à Port-au-Prince deux mois avant le 12 janvier.

Festival America. Du 23 au 26 septembre, à Vincennes. www.festival-america.org.

Par Valérie Marin La Meslée

Réagir à cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *