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Actualités - mai 29, 2010

Décès de l’acteur américain Dennis Hopper

L’acteur et réalisateur américain Dennis Hopper est mort samedi en Californie à l’âge de 74 ans, a-t-on appris auprès de son entourage. Propulsé au rang de star par le succès improbable d' »Easy Rider » en 1969, ce personnage haut en couleurs, autant connu pour ses rôles à l’écran que ses frasques tout hollywoodiennes est décédé des suites d’un cancer de la prostate.

Dennis Hopper s’est éteint dans sa villa de Venice, entouré de sa famille et de ses amis, a indiqué Alex Hitz, un ami de la famille. Il était en phase terminale d’un cancer de la prostate diagnostiqué en octobre 2009 et n’était plus en mesure de suivre une chimiothérapie.

Imprévisible, génial, colérique, insupportable, Dennis Hopper faisait partie des « gueules » de Hollywood, après avoir incarné pendant des années la contre-culture et les débuts du cinéma indépendant. L’acteur avait joué dans quelque 150 films (« Easy Rider », « Blue Velvet », « Rusty James », « Apocalypse Now », « l’Ami américain »), et en avait également réalisé plusieurs, dont « Easy Rider », « Colors », et « Hot Spot ». Nommé deux fois aux Oscars, il avait reçu une étoile à son nom sur le célèbre « Hollywood Walk of Fame » en mars dernier.

Le nom de Dennis Hopper restera associé à « Easy Rider », road-movie hippie de 1969 racontant l’épopée psychédélique de deux motards à travers les Etats-Unis, immortalisé par le morceau « Born to be Wild » du groupe Steppenwolf.

Réalisé pour une bouchée de pain, 380.000 dollars de l’époque, « Easy Rider » en rapportera au final environ 40 millions. Il deviendra surtout un des films cultes de la génération hippie, symbole de la contre-culture américaine de la fin des années 1960. « ‘Easy Rider’ n’a jamais été pour moi un film de motos », dira Hopper en 2009. « Il traitait beaucoup de ce qui se passait politiquement dans le pays à l’époque ».

Dennis Hopper avait co-écrit et dirigé avec Peter Fonda ce film dans lequel apparaissait également Jack Nicholson dans l’un de ses premiers rôles. Hopper, Fonda et Terry Southern avaient été nominés aux Oscars dans la catégorie meilleur scénario. Véritable sensation au Festival de Cannes, le film a depuis fait son entrée dans la Bibliothèque nationale du film des Etats-Unis pour « son importance culturelle, historique et esthétique ».

Propulsé au rang de star par son personnage de motard moustachu, Dennis Hopper repassera derrière la caméra deux ans plus tard, pour « The Last Movie », mais connaîtra cette fois un échec qui lui fermera les portes de Hollywood pendant une dizaine d’années.

Après plusieurs films en Europe, dont « l’Ami américain » de Wim Wenders (1977), il fera un retour fracassant aux Etats-Unis avec « Apocalypse Now » (1979), film halluciné de Francis Ford Coppola où il incarne un journaliste aussi drogué que lui à l’époque. Dans les années 1980, il apparaîtra notamment dans « Rusty James » et sera salué pour son rôle dans « Blue Velvet » de David Lynch, avant d’enchaîner avec plusieurs films mineurs ou grand public, comme « Speed », avec Keanu Reeves en 1994, et des séries télévisées jusqu’à très récemment. Entre-temps, « Colors », en 1988, et « Hot Spot », en 1990, auront redoré son blason de réalisateur.

Hors caméra, Dennis Hopper était aussi connu pour ses frasques, son caractère difficilement gérable, et son goût pour l’alcool et les substances illicites. « La plupart des gens de Hollywood trouvaient que Hopper était un emmerdeur », a un jour dit le critique de cinéma David Thompson, évoquant la capacité de l’acteur à se mettre tout le monde à dos sur un plateau grâce à ses célèbres colères.

S’il avait réussi à arrêter de boire dans les années 1980, Dennis Hopper avait continué à consommer de la cocaïne, au point de devoir être interné contre sa volonté dans un hôpital psychiatrique de Los Angeles. Il en sortira guéri de son addiction et relancera sa carrière avec son rôle d’ancien basketteur alcoolique dans « le Grand défi », qui lui vaudra une nomination aux Oscars dans la catégorie du meilleur second rôle en 1986, année où est par ailleurs sorti « Blue Velvet ».

Côté vie privée, l’homme aura connu cinq épouses et mené une vie sentimentale agitée jusqu’au bout. En janvier 2010, il a demandé le divorce de sa dernière femme, Victoria, après 14 ans de mariage, citant des différends irréconciliables. Son épouse a affirmé qu’il souhaitait la priver de son héritage, ce que l’acteur a nié.

Né en 1936 à Dodge City, au Kansas (centre des Etats-Unis), Dennis Lee Hopper était ensuite parti avec sa famille à San Diego (Californie), où il avait débuté sa carrière d’acteur en jouant des pièces de Shakespeare. Repéré par les studios de l’époque, il signe un contrat avec Columbia mais, après avoir insulté son employeur, il passe chez Warner. C’est là qu’il fera ses débuts dans deux films avec James Dean « La Fureur de vivre » et « Géant ».

Malgré ces débuts prometteurs, la carrière de Dennis Hopper ne décolle pas, la faute au tempérament colérique du jeune acteur et à sa consommation de drogues. C’est après avoir quitté Los Angeles pour New York et son Actors Studio, qu’il connaîtra finalement la gloire avec « Easy Rider ».

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