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Actualités - février 10, 2020

Libre édito / Le kidnapping : Nouvelle dimension de l’insécurité, nouveau défi pour les autorités

Le phénomène de kidnapping se déchaine ces jours-ci. Cette pratique, qui a refait surface dans le milieu haïtien depuis après les événements de pays lock, met le peuple dans une mauvaise posture. Elle créé une psychose de peur au sein de la population.

La recrudescence des actes d’enlèvement dans le pays, particulièrement dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, sollicite la vigilance de tout le monde. Avec le développement exagéré de cette nouvelle dimension de l’insécurité, personne n’est à l’abri, même les couches les plus défavorisées, les plus vulnérables de la société.

La liste des cas de kidnapping confirmés depuis le début de l’année ne cesse de s’allonger. 15 cas d’enlèvement ont été recensés du 1e au 22 janvier 2020 par la PNH. Deux (2) cas ont été approuvés le mardi 4 février dernier. Des bandits armés ont kidnappé deux étudiantes de l’Université de Port-au-Prince (UP) ce weekend.  Ce lundi 10 février on annonce le kidnapping de trois autres personnes sur la route de Mais Gâté.

La vitesse avec laquelle se développe le phénomène de séquestration en Haïti montre que nous ne sommes pas en présence d’un épiphénomène. Le kidnapping cette semaine est devenu une obsession pour la population, une panique collective. C’est un véritable problème. Un problème angoissant de portée nationale.

Alors que s’effondre l’économie du pays, le kidnapping est devenu une industrie très rentable pour les ravisseurs. Une rançon de 3 million de gourdes a été exigée pour la libération de 5 personnes enlevées le samedi 8 février dernier à Delmas.

Pendant que le phénomène panique la population, les agents de la police nationale réclament une meilleure condition de travail. Ils exigent une revalorisation salariale. Ayant fait l’objet d’un mauvais traitement, nos flics se battent depuis quelque temps pour l’établissement d’un syndicat contrairement aux prescrits des règlements internes de l’institution policière. Avec l’absence de ce syndicat, nos policiers ne peuvent se défendre. Ils ne peuvent faire entendre leur voix, passer leur revendication, tandis qu’ils travaillent dans des conditions insupportables.

Appelés à protéger et servir la population,  nos agents, mis à part le haut état-major de la PNH, ont un salaire de famine qui ne dépasse pas le seuil de 20 mille gourdes mensuellement. En dépit de leur maigre allocation salariale, ils ne reçoivent pas régulièrement leur appointement. Dès fois, ils passent entre 6 à 7 mois sans percevoir leur rémunération, alors qu’ils travaillent sans relâche le jour et la nuit dans un pays armé jusqu’aux dents.  

Certaines entités doivent être une priorité pour l’État. Les enseignants, les médecins et les agents des forces de l’ordre auraient dû être des catégories spéciales de fonctionnaires. Quand ils sont maltraités, c’est l’éducation, la santé et la sécurité du pays qui sont exposées. Voulons-nous vraiment en finir avec le problème de l’insécurité, notamment le kidnapping ?

Mozard Lombard,

Éditorialiste de la Radio Télé Scoop,

Tél : (509) 3147-1145,

Email : lmozardo10@gmail.com

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