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Actualités - février 26, 2010

Reconstruction d’Haïti : À l’abri d’un appel d’offres?

Le ministère canadien des Travaux publics admet que le contrat de construction d’un centre administratif temporaire pour le gouvernement haïtien pourrait être accordé sans appel d’offres. Le gouvernement Harper justifierait cette façon de faire en évoquant l’urgence de la situation.

Le premier ministre Stephen Harper a annoncé lors de son voyage en Haïti, la semaine dernière, qu’Ottawa déboursera 12 millions de dollars pour ce projet, qui vise à fournir un centre opérationnel au gouvernement haïtien.

Le complexe, composé d’abris modulaires, doit faciliter le travail de coordination nécessaire pour entreprendre la reconstruction du pays.

Dans un courriel envoyé à La Presse canadienne, une porte-parole du ministère indique que l’attribution d’un contrat sans appel d’offres est permise dans les cas où les services ne peuvent pas être fournis dans le délai prescrit en respectant la procédure.

« Étant donné la situation en Haïti et les échéanciers serrés, ce contrat pourrait être accordé en vertu des pouvoirs de passation de marché en cas d’urgence de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada », peut-on y lire.

Normalement, tout contrat gouvernemental d’une valeur excédant 25 000 $ doit faire l’objet d’un appel d’offres, afin d’éviter le patronage.

Une porte-parole de l’Agence canadienne de développement international a déjà indiqué que les travaux de construction du centre pourraient être complétés en trois semaines à partir du moment où l’emplacement et le fournisseur auront été choisis.

Les libéraux mécontents

Le Parti libéral du Canada s’oppose à cette façon de faire. « Le gouvernement va sans doute faire valoir qu’il est essentiel d’agir rapidement, mais ce n’est pas une raison pour éviter la tenue d’un processus d’appel d’offres concurrentiel à la fois vaste et concis », soutient le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’affaires étrangères, Bob Rae.

En agissant de la sorte, soutient M. Rae, le gouvernement manquerait de transparence et créerait un terrible précédent.

La plupart des édifices abritant les ministères haïtiens, dont ceux de l’Éducation et du Revenu, se sont écroulés lors du tremblement de terre du 12 janvier, qui fait plus de 217 000 morts.

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