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Actualités - Culture - février 19, 2018

Wole Soyinka, Prix Nobel de la littérature en 1986, attendu en Haiti

Le premier africain à avoir obtenu le prix Nobel de la littérature, Wole Soyinka à la tête d’une importante délégation séjournera en Haïti du 18 au 26 février dans le cadre de la série « Rencontres d’ici et d’ailleurs ». L’écrivain nigérian doit rencontrer le président de la république, Jovenel Moise ; des intellectuels, des journalistes des écrivains et des comédiens. La visite de Wole Soyinka représente, Pour le professeur Jean Marie Théodat, l’accomplissement d’une œuvre magistrale.

A noter, Wole Soyinka, né à Abeokuta le 13 juillet 1934, est un écrivain nigérian. Il est le premier auteur noir lauréat du prix Nobel de littérature, qu’il reçoit en 1986.

Après des études aux universités d’Ibadan et de Leeds, Soyinka travaille au Royal Court Theatre de Londres. Par la suite, il fonde plusieurs troupes théâtrales au Nigéria dont « 1960, Masks drama troupe » et occupe de nombreux postes universitaires à Ibadan, Ife et Lagos. En 1952, Soyinka crée l’association « The Pyrate » à l’université d’Ibadan afin de combattre la mentalité coloniale. En 1962, il oppose au célèbre concept de négritude, fondé par Aimé Césaire et repris par Léopold Sédar Senghor, le concept de tigritude à propos duquel il dira « qu’un tigre ne proclame pas sa tigritude. Il bondit sur sa proie et la dévore. ». Il participe à une conférence controversée sur le sujet au sein de l’université Makerere(Ouganda), en 1962. L’auteur est emprisonné au Nigéria entre 1967 et 1969 pour avoir soutenu le mouvement d’indépendance du Biafra. Après sa libération, il reste au Nigéria et enseigne aux départements d’art dramatique d’Ife et Ibadan. Il voyage aussi à travers le monde pour mettre en scène ses pièces, donner des conférences et éditer des magazines littéraires comme Transition. En 1994, il est contraint à l’exil après avoir été condamné à mort par le gouvernement de Sani Abacha. Il ne peut rentrer au pays qu’après la mort du dictateur, en 19981. Il est également l’un des cofondateurs du Parlement des écrivains et le président de la Communauté africaine de la Culture.

Le 25 septembre 2010, il annonce la création de son parti, le Democratic Front for a People’s Federation (DFPF, Front démocratique pour une fédération des peuples), en vue des élections générales, prévues soit en janvier 2011, soit en avril 2011.

En 2014, il signe la préface d’une anthologie intitulée Africa39: New Writing d’Afrique du Sud du Sahara, mettant en avant 39 jeunes écrivains africains, dans le cadre du projet Africa39.

Soyinka s’est essayé à toutes les formes d’écriture. Il rend compte de la complexité du continent africain dont il restitue, sur le plan littéraire, la grandeur ancestrale et « l’âme noire ». Son œuvre, polymorphe et occidentalisée, est essentiellement rédigée en anglais et s’inspire des mythes et du folklore yoruba dont il est issu. L’auteur a souvent recours à l’analepse et recherche dans sa prose un certain symbolisme. Parfois fragmentaire et sensible à l’expérimentation, son style s’enrichit d’intrigues remarquablement construites et mêle légende, fantaisie et noirceur. D’un pessimisme historique profond, ses textes tournent essentiellement autour du thème de la liberté bafouée et du concept de « viol des nations7 ».

Ses productions théâtrales combinent généralement la tradition du spectacle africain à l’art classique et moderne du théâtre occidental. Parmi ses pièces les plus connues, on compte notamment Le Lion et la perle (1959) qui dépeint la vie de villageois ordinaires sur un mode humoristique, La Danse de la forêt (1960), écrite en l’honneur de l’indépendance nigériane, la comédie Les Tribulations de frère Jéro (1960), La Route (1965) qui met en parallèle accidents de voiture et forces divines et la satire politique La Récolte de Kongi(1965). Suivent Un sang fort (1966) qui prend pour figure centrale le bouc émissaire, Fous et spécialistes (1970) qui évoque la guerre du Biafra, Bacchae (1973), transposition en Afrique des Bacchantes d’Euripide, La Métamorphose de Jero (1973) et La Mort et l’écuyer du roi (1975). Opera Wonyosi (1981) s’inspire de L’Opéra de quat’sous de Bertolt Brecht.

Soyinka est aussi l’auteur de nombreux recueils de poésie et de romans comme Les Interprètes (1965), satire féroce de la société nigériane pleine d’humour et d’ironie. Une Saison d’anomie (1973) revisite quant à lui le mythe d’Orphée dans le cadre des massacres commis au Biafra durant les années 1960. On doit également à l’auteur un récit autobiographique : Aké (1982) et quelques études critiques telles que Mythes, littérature et le monde africain (1976) dans laquelle il expose ses théories artistiques et revient sur sa conception de la littérature africaine.

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