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Actualités - décembre 1, 2009

Haïti/Jrnée internationale de lutte contre le Sida : La jouissance du droit à la santé, un luxe pour la population Haïtienne, selon la POHDH

Où est passée la responsabilité de l’Etat ?

La Plate forme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH), soucieuse du respect des droits humains dans le pays, profite de la journée internationale de la lutte contre le SIDA pour attirer l’attention de l’Etat Haïtien sur la nécessité de la jouissance du droit à la Santé.

En effet, jouir d’un excellent état de santé physique et mentale constitue l’un des droits fondamentaux de l’Homme. Ceci fait partie des droits économiques et sociaux, prescrit tant par des instruments internationaux que nationaux. De ce fait, il doit pouvoir être appliqué universellement et sans discrimination. Cela suppose que les pouvoirs publics doivent nécessairement créer des conditions afin de permettre à tout être humain d’accéder au droit à la santé, quelle que soit la couche sociale à laquelle il appartient, sa situation économique, sa race, sa couleur et ses opinions politiques.

A la veille du 61ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) et de la célébration de la journée internationale de la lutte contre le SIDA, la situation d’Haïti en

matière de soins sanitaires demeure très catastrophique. Le droit à la santé, essentiel au bien être de toute la société, est le plus souvent bafoué. Contrairement aux dispositions légales, les soins de santé se vendent au prix du plus fort. Les institutions sanitaires sont majoritairement contrôlées par le secteur privé. Celles qui sont à la charge de l’Etat sont pour la plupart sous-équipées et dysfonctionnelles. A titre d’exemple, l’Institut Haïtien de Statiques et d’Informatique (IHSI) a précisé qu’il y a dans le département de l’Artibonite, seulement deux médecins disponibles pour desservir dix milles (10000) habitants. De ce fait, la jouissance du droit à la santé n’est pas accessible à la population Haïtienne.

Jusqu’ici la santé de la femme haïtienne reste généralement très inquiétante. Elle est encore plus alarmante pour les femmes issues des zones reculées du pays où des centres de santé sont pratiquement inexistants. Ce qui explique le taux très élevé de mortalité maternelle. Car selon les informations de la Direction Générale du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) fournies au journal Le Nouvelliste le 17 novembre 2009, plus de six cents (600) femmes haïtiennes sur cent milles (100 000) naissances arrivent à succomber.

Cette situation demeure encore plus préoccupante pour les personnes vivant avec le VIH SIDA à qui des services spéciaux notamment, la prophylaxie, devraient être fournies afin de lutter contre ce fléau. Généralement, elles n’ont pas accès aux soins de santé et aux médicaments. Aussi ne dirait on pas que les personnes affectées et infectées par ce virus ne constituent pas dans la réalité une priorité pour l’Etat haïtien.

Suite à ce constat, la Plate forme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH) profite de la journée internationale de la lutte contre le SIDA pour rappeler à l’Etat Haïtien que le droit à la santé est protégé et garanti par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (art. 25), le Pacte International relatif aux Droits Sociaux Economiques et Culturels (PIDESC) (art. 12), la Constitution Haïtienne (art.19). Il doit lui revenir donc au premier chef de travailler à l’application de ces instruments en vue d’assurer à toute la population haïtienne, particulièrement les personnes vivant avec le VIH SIDA, la pleine jouissance de ce droit.

Pour ce, la POHDH recommande à l’Etat de :

  • Mettre en œuvre au niveau national une stratégie et un plan d’action en matière de santé publique qui répondent aux préoccupations de l’ensemble de la population dans le domaine de la santé ;
  • Accorder une priorité aux personnes vivant avec le VIH SIDA ;
  • Augmenter le nombre des hôpitaux et des centres de santé dans le pays;
  • Doter les hôpitaux et les centres de santé de matériels adéquats pour leur fonctionnement ;
  • Augmenter le nombre des personnels médicaux ;
  • Mettre à la disposition des personnes vivant avec le VIH SIDA des kits hygiéniques et des médicaments ;
  • Intensifier la lutte contre la discrimination et la stigmatisation à l’égard des personnes infectées et affectées par le VIH SIDA ;
  • Ratifier le pacte International relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels.

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Jocelyne COLAS                                                                       Antonal MORTIME

Secrétaire Générale                                                                   Secrétaire Exécutif

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