Haiti/Onu : Ban Ki-Moon recommande la prorogation d’un an du mandat de la Minustah.
Le secrétaire général des Nations Unies recommande au Conseil de sécurité de proroger pour une année à compter du 15 octobre prochain le mandat de la Minustah. Ban Ki-Moon a produit cette recommandation lors de la présentation le mercredi 3 septembre de son rapport sur la mision onusienne déployée dans le pays depuis 2004.
Le secrétaire général des Nations Unies justifie ainsi sa position’ :’’ L’ONU peut aussi apporter une précieuse contribution à la stabilisation par l’intermédiaire des activités de la MINUSTAH et de l’équipe de pays des Nations Unies. L’appui opérationnel que la MINUSTAH fournit dans le domaine de la sécurité demeure capital au moment où les capacités de la police haïtienne sont en cours de renforcement et où l’État continue de faire face à d’importantes menaces pour sa stabilité. Par ailleurs, l’expertise technique de la MINUSTAH est une ressource précieuse pour contribuer au renforcement de la capacité de gouvernance nationale et locale et développer les structures d’Haïti en matière de gestion des frontières, d’état de droit et de défense des droits de l’homme. Je recommande donc au Conseil de sécurité de proroger d’un an le mandat de la Mission, jusqu’au 15 octobre 2010, tout en procédant aux aménagements recommandés dans le présent rapport (voir par. 26 et 27), ce qui permettra à mon sens à la Mission d’agir avec efficacité dans le présent contexte’’.
En dépit de la contribution à la stabilisation de la mission onusienne, l’ambassadeur Ban Ki-Moon reconnait que le gros du travail doit être fait par le peuple haitien, tout comme par ceux désignés pour mener aux destinées de ce pays.
Le rôle de la communauté internationale comme acteur dans la crise haitienne n’est pas négligé. Ban Ki-Moon est bien placé pour le reconnaitre et encourager cette communauté internationale à maintenir son appui à Haiti :’’ La participation de la communauté internationale est essentielle pour que ces efforts portent leurs fruits. La volonté politique dont les partenaires d’Haïti ont fait preuve à la Conférence de Washington et l’annulation de la dette qui s’est ensuivie,témoignent de la générosité de l’appui international apporté au pays. Il est essentiel que cette bonne volonté soit maintenue et que d’autres efforts soient faits pour parvenir à un changement véritable dans la vie quotidienne de Haïtiens, condition préalable de la stabilité à court et long terme. La participation de l’ancien Président Clinton, en sa qualité d’Envoyé spécial des Nations Unies pour Haïti, apporte d’ores et déjà une contribution précieuse en ce sens’’.
Sur cette même lancée, le secrétaire genral de l’Onu encourage ces trois catégories d’acteurs, à savoir le peuple haitien, les dirigeants haitiens et leurs partenaires à oeuvrer davantage à la stabilsation du pays .‘’ La stabilisation et la paix se font rarement sans heurt, mais je reste convaincu qu’Haïti à aujourd’hui une occasion historique de progrès. J’engage instamment les dirigeants et le peuple haïtiens, et leurs partenaires dans le processus de stabilisation, à continuer de prendre une part active aux efforts visant à créer un avenir meilleur pour ce pays remarquable’’, écrit le responsable onusien.
L’ambassadeur Ban Ki-Moon encourage la poursuite des réformes constitutionnelles déjà engagées, la lutte contre la corruption et l’impunité. A ce niveau, il n’oublie pas la clarification qui doit être faite au sujet des évènements ayant conduit à l’annulation du premier tour des élections le 19 avril dernier dans le Plateau central.
Avant de produire ces recommandations le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies a passé en revue l’évolution des différents aspects de la situation dans le pays. Il s’agit de la situation politque avec l’organisation des dernières sénatoriales partielles pour renouveler 12 postes vacants au niveau de la chambre haute ; le travail législatif avec un point accentué sur la lois sur le salaire minimum, notamment.
Le numéro un de l’Onu a fait d’autres considérations concernant l’appui institutionnel et le renforcement de l’Etat ; la situation globale de sécurité avec emphase sur la reconfiguration souhaitée des forces de la Minustah et la lutte contre la violence communautaire.
Une partie de ce rapport est consacré à la réforme des structures garantes de l’Etat de droit c’est-à-dire la Police nationale, les systèmes judiciaire et penitentiaire. De même que des observations ont été réalisées sur la question des droits de l’homme et les activités humanitaires et de développement.