Le Dossier du Salaire minimum revient dans les débats !
Après les modifications opérées par le Conseil supérieur des Salaires fixant à 225 Gourdes le salaire journalier de base pour des ouvriers de la sous-traitance, ils sont plusieurs secteurs à monter au créneau pour contester le nouveau tarif salarial. Ouvriers, syndicalistes et parlementaires dénoncent ces modifications.
Lundi Très tôt dans la matinée ils étaient plusieurs centaines à fouler le macadam pour dénoncer les mauvaises conditions de travail et du coup exiger un salaire minimum raisonnable.
Une fois de plus le mouvement a gagné en force. Ce mardi, ils étaient plusieurs milliers à travers les rues de région métropolitaine de Port-au-Prince pour faire passer leur revendication. Tout le long de leur parcours, ils ont scandé ce slogan : « « A BA 125 goud ! Viv 500 goud salè minimòm nan (A bas les 125 gourdes ! Vive un salaire minimum de 500 gourdes » ».
Des syndicalistes de leur côté crient à la trahison.
Après la mise en place du CSS, les syndicalistes espéraient un salaire qu’ils qualifient de « plus juste » en janvier 2014. Selon le coordonateur du Mouvement de Mobilisation pour le Salaire minimum (MMSM), Télémaque Pierre : « Le Conseil supérieur des Salaires leur a joué un mauvais tour ».
Le syndicaliste estime qu’il s’agit d’une trahison de revoir le salaire à la baisse. « Faire travailler des gens durant plus de 10 heures de temps pour seulement 225 gourdes est un crime », dénonce Télémaque Pierre.
Des parlementaires embrassent la cause des ouvriers
Au parlement, des sénateurs et des députes embrassent la cause des ouvriers initiée 2009 par Steven Benoit, député a l’époque. Le député de Delmas-Tabarre se dit prêt à accompagner les ouvriers dans leurs revendications. « Il faut donner un salaire raisonnable aux ouvriers » exige Arnel Bélisaire, prenant part à la manifestation du lundi.
La présidente de la commission Affaires sociales et Travail à la chambre basse, Marie Jossie Etienne s’engage à soulever la question du salaire minimum à l’ouverture de la prochaine année législative en janvier 2014.
Le patronat fait le point
Les ouvriers représentent un secteur important dans la chaine industrielle, note Clifford Apaid du secteur patronal. De l’avis de l’industriel les 500 gourdes exigées par les ouvriers est un salaire de plancher comparativement à des pays du continent asiatique comme le Bengladesh et le Vietnam où le salaire minimum est plus faible que celui d’Haïti.
Pour récapitulation historique, notons que le patronat avait donné son accord à l’augmentation du salaire minimum à trois cent gourdes à partir de janvier 2014. Une information confirmée par le député Levaillant Louis Jeune ancien président de la chambre des députés.
Par Pierre Philor SAINT-FLEUR