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Actualités - mars 23, 2011

Haïti : le nouveau président devra faire face à de lourdes tâches

Le vainqueur à l’issue du second tour des élections présidentielles en Haïti, que ce soit l’ancienne Première dame Mirlande Manigat ou le chanteur populaire Michel Martelly, fera face à une situation extrêmement complexe, estime  un expert.

« Le nouveau président devra faire preuve de beaucoup d’intelligence pour réussir [dans l’exercice de ses fonctions], notamment en ce qui concerne la restauration de la vie institutionnelle du pays », précise à Xinhua dans une interview Pedro Aguirre, expert indépendant, auteur de nombreux ouvrages sur le processus électoral en Amérique du Sud, Asie et Europe.

Du fait que le résultat définitif du second tour de la présidentielle ne sera annoncé que le 31 mars prochain et que sa promulgation officielle n’aura lieu qu’en avril, c’est un « processus long et complexe » avant qu’Haïti n’ait un nouveau président, ajoute M. Aguirre.

« Haïti n’a pas encore pu se rétablir complètement du séisme qui l’a frappé l’an dernier et l’épidémie de choléra sévit toujours dans le pays. Et la vie institutionnelle n’a toujours pas repris », explique-t-il.

Les deux candidats n’ont présenté jusqu’ici qu’un projet gouvernemental fait de voeux pieux et non un plan concret sur la façon d’améliorer les conditions du pays, déplore l’expert.

A son avis, M. Martelly a une personnalité remarquable, mais son projet gouvernemental est trop vague et en plus le chanteur n’a pas établi de plan global en cas de catastrophe.

C’est aussi le cas de Mme Manigat, qui manque de projets concrets malgré son bagage politique, analyse l’expert.

En outre, ajoute-t-il, le nouveau président devra faire face au retour au pays de deux exilés que sont l’ancien dirigeant haïtien Jean-Claude Duvalier et l’ex-président Jean-Bertrand Aristide, lesquels comptent encore de nombreux partisans dans différentes composantes de la société haïtienne.

Sous la pression internationale, Haïti est « obligé de choisir un président entre les deux candidats n’ayant pas assez d’expérience politique », observe l’expert.

M. Aguirre estime aussi que l’important pour la communauté internationale, pays occidentaux en tête, est de fournir à Haïti les ressources dont ce pays a besoin pour se reconstruire et consolider ses institutions afin de pouvoir se redresser sur le plan économique et matériel.

La démocratie ne consiste pas uniquement à organiser des élections et la communauté internationale doit maintenant trouver la bonne voie pour aider Haïti à consolider sa nouvelle démocratie bien fragile, conclut l’expert.

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