Haïti/Police/Justice : Trois tués dans une mutinerie au Pénitencier National
Nouvelle mutinerie à la prison civile de Port-au-Prince communément appelé Pénitencier National. Elle a été enregistrée dans le courant de la journée du dimanche 17 octobre 2010.
Le premier bilan présenté par Joseph Félix Badjo, membre du cabinet du ministre de la justice et de la sécurité publique, fait état de trois prisonniers tués. Deux ont été tués par balle. Le troisième serait mort par strangulation.
Trois membres du personnel médical de MSF (Médecins Sans Frontière) ont été blessés, de même que des agents de l’Administration Pénitentiaire Nationale(APENA).
Peu avant midi ce dimanche 17 octobre des tirs nourris ont été entendus dans les parages du Pénitencier National. Les faits se sont déclenchés au moment où une équipe de clinique mobile de l’organisation non gouvernementale Médecins Sans Frontières s’apprêtait à investir la prison pour prodiguer des soins aux détenus.
Les personnels de MSF ont été pris en otage par des détenus entrés en rébellion. Des casques bleus appelés en renfort avaient tenté de déjouer le coup, mais ils allaient être désarmés par les détenus en colère, ont rapporté des agents de la PNH présents aux abords de la prison.
Vers les 14 heures locales (19H GMT), une bonne partie des contingents de la Police nationale et de la Minustah avait dégagé l’enceinte et le périmètre de la prison, ce qui laissait croire que les forces de l’ordre avaient pris le contrôle de la situation. Mais, elles n’avaient fourni d’autres détails concernant cette mutinerie.
Des gens ayant des proches incarcérés au Pénitencier National s’y étaient massés aux abords. Certains visiblement inquiets doutaient du bilan sommaire présenté par le membre du cabinet de Paul Denis.
De 2004 à aujourd’hui plusieurs mutineries ou tentatives de mutinerie ont été enregistrées au niveau du plus grand centre carcéral du pays.
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A la faveur du tremblement de terre du 12 janvier 2010, des centaines de détenus ont pu s’échapper de ce centre carcéral. Depuis lors, beaucoup d’entre eux ont été repris par les forces de l’ordre.
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Le 31 juillet 2006, 26 de 42 déportés des Etats-Unis ont réussi à prendre la poudre d’escampette au moment où ils allaient être incarcérés au Pénitencier National. Ils avaient bénéficié de la négligence de certains policiers et de la présence de leurs parents ce jour-là devant la prison.
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Le 14 mai 2006, alors que l’on passait, pour une deuxième fois, l’écharpe présidentielle à René Préval, des détenus étaient entrés en rébellion à la prison civile de la capitale. Des informations avaient fait croire qu’il y avait des tués, mais elles n’ont jamais été confirmées ou infirmées par les autorités qui avaient, par contre, fait état de onze(11) prisonniers blessés dont sept(7) grièvement ; et parmi les forces de l’ordre cinq(5) soldats de la Minustah ont été touchés.
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Le 19 février 2005, des bandits et des narcotrafiquants avaient figuré parmi les évadés. Au total, ils étaient 494. Un policier a été tué.
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Le 29 février 2004, la grande débandade ! Cet évènement avait favorisé l’ouverture des portes de centre carcéral. Tous les détenus s’étaient enfuis.