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Actualités - septembre 20, 2010

Patrick Saint-Eloi an silans

Samedi matin, Patrick Saint-Eloi l’ex-chanteur du groupe Kassav est parti rejoindre d’autres belles étoiles de la chanson. Une nouvelle difficile à croire. On le savait malade, et à plusieurs reprises, la rumeur de son décès avait circulé sur le web.

Alors samedi matin, bon nombre de ses fans ont eu dû mal à encaisser la nouvelle. Pas facile d’accepter qu’il ne soit plus là. Sa voix nous a accompagnés au moins une fois dans un moment fort de notre vie.

Patrick Saint-Eloi, ce chanteur charismatique au physique frêle, à la voix si mélodieuse, est définitivement sorti de scène.

« C’était un poète. Il savait chanter l’amour comme personne, mais aussi aborder des thèmes plus profonds comme l’histoire, l’esclavage, les Antilles… À chaque chanson, des mots justes et beaux, accolés les uns aux autres qui viennent simplement vous toucher en plein coeur. Ce don, il l’avait dès son plus jeune âge » dit de lui, un proche.

Il savait lire dans les yeux des autres…

À 17 ans, il quitte sa Guadeloupe natale pour Paris, afin de vivre de la musique. Il devient le chanteur du groupe « Venus One » et est vite remarqué par Pierre Edouard et Georges Décimus qui sont à la recherche d’un chanteur pour le groupe qu’ils sont en train de fonder : Kassav. Sa carrière démarre. Il participe aux enregistrements de la plupart des albums du groupe.

Il a un style, du charme, sa voix qui monte dans les aiguës fait transcender les femmes, c’est un véritable crooner.

Il a en lui une tendresse, une mélancolie qu’il traduit avec magnificence dans toutes ses chansons.

Parallèlement à Kassav, Patrick se lance dans une carrière solo et enregistre son premier album, « Mizik cé lanmou » en 1984 sur lequel figure l’incontournable « West-indies » …

Toutes ses chansons ont d’ailleurs traversé les années, gagnant à chaque fois de nouvelles générations de fanatiques.

Normal, il savait lire dans les yeux des autres, traduire ce qu’il voyait en poésie et l’exprimer en chanson.

« Ola ou yé » , « Rev an Mwen » , « A la demande » , « Si sé oui » , en passant par « Maman Kréyol » , « Oui ou non » , « Ki jan ké fè » , « Zoukamine » , « Hello Dous’ » , « H20 » … la liste est longue, très longue et les souvenirs nombreux…

Derrière l’artiste, se cachait un homme discret

Patrick Saint-Eloi, amoureux et défenseur de la langue créole, n’a pas hésité à chanter l’homme amoureux dans toute sa dimension, l’homme qui sait aussi se résigner et accepter la perte de l’être aimé.

En marge de Kassav et de ses albums solos, il compose des titres pour Edith Lefel, Ralph Thamar « Bel zirondel » , Jocelyne Béroard, Tanya Saint-Val…. On se rappelle également de son duo avec Viviane Rangon « Rékonsilié » qui fait cette dernière sortir de l’ombre.

Patrick Saint-Eloi reçoit de nombreuses récompenses : prix Sacem Guadeloupe pour l’ensemble de sa carrière, Prix ppécial Sacem Martinique… Il remplit l’Olympia, le Zénith, l’Atrium, le Centre des Arts… partout où il passe c’est l’euphorie. Les femmes l’adorent et l’adulent.

Quand il quitte Kassav en 2002, cela n’entache en rien l’amour que le public lui porte. En témoignent ses derniers albums qui lors de leurs sorties se sont toujours classés au top des ventes. Derrière l’artiste, le show man se cachait un homme intimidant, et timide, mystérieux, simple, et généreux .

De sa vie privée, on ne sait que peu de chose. Installé en Guadeloupe depuis quelques années, il avait besoin de se retrouver auprès des siens.

Et c’est auprès d’eux, qu’il a rendu son dernier souffle. Nous avons perdu l’une des plus belles voix. Une voix singulière que l’on pouvait reconnaître entre milles.

De Patrick Saint-Eloi, on gardera l’image de cet artiste sensible, grand fan de gwo ka et de musique brésilienne, discret mais véritable bête de scène, qui aimait partager son amour de l’autre en musique. D’un artiste qui a influencé toute une génération de chanteurs et de musiciens et qui nous a légués à travers ses textes, des messages de paix, de solidarité, et surtout d’amour.

franceantilles.fr

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