Haïti/Séisme/Coopération : Les Nations Unies s’apprêtent à forger l’avenir d’Haïti
La Conférence Internationale des donateurs pour Haïti intitulée « Vers un nouveau futur pour Haïti », est le point culminent de toute une série de rencontres déjà organisées en préparation à celle-ci. Les participants, gouvernements, institutions financières internationales, ONGs, acteurs locaux de la vie politique haïtienne et organismes de la société civile ont déjà fait valoir leur position respective à travers des rencontres et forums de travail autour du plan que les plus hautes autorités haïtiennes devront présenter aux bailleurs.
En rétrospective, il faut compter, les consultations menées par le Bureau de l’Envoyé Spécial des Nations Unies en Haïti avec des citoyens haïtiens faisant partie de groupes baptisés de Voix des sans Voix ; des consultations avec des représentants du secteur privé et de la communauté internationale sous la direction de la Banque Interaméricaine pour le Développement ; des consultations, à Washington, avec la diaspora haïtienne présidées par l’Organisation des Etats Américains ; il faut compter aussi celles organisées avec les parties prenantes de la Minustah, les collectivités territoriales et les Organisations Non-Gouvernementales. L’agenda de ces rencontres est figuré sur le site des Nations Unies. Des rencontres dont certains mettent en doute leur base démocratique de participation.
Qu’en est-il de la participation à cette conférence ?
Les 192 états membres de l’Onu et plusieurs organisations internationales sont invités à prendre part à cette réunion qui se voudra capitale pour aider Haïti à sortir des décombres.
Les Nations Unies, hôtes conjoints des Etats Unis dans l’organisation de cette conférence laisse ouvert jusqu’au 30 mars, soit jour J-1, le processus d’enregistrement du ‘’formulaire de promesse d’aide’’. Ce formulaire est destiné aux Etats membres de l’Onu, aux institutions financières internationales, aux organisations internationales et régionales.
Dans ce papier, différence est faite entre les promesses d’aide (intention de contribuer), l’aide financière (contribution en espèces fournie sous forme de subventions, de prêts ou d’allégement de la dette et l’aide en nature) et l’aide en nature (aide non pécuniaire fournie sous forme de biens ou de services, par exemple, nourriture, tentes, détachement de personnel).
Comment cela va se passer ?
Tous les formulaires remplis ne font pas penser automatiquement à des promesses d’aides fermes. Voilà pourquoi une équipe spéciale des Nations Unies est chargée de tout vérifier, c’est-à-dire l’exactitude et le caractère complet des données fournies, avant de les annoncer et de les rendre publiques lors de la Conférence le 31 mars. Le contact sera établi avec le point focal du pays ou du gouvernement concerné.
Lors de la conférence, la procédure sera légèrement modifiée. Les promesses qui seront annoncées ce 31 mars feront l’objet de vérification. Si tout est ok, les promesses d’aide seront ensuite affichées sur l’écran de la Salle du Conseil de tutelle, et seront accessibles au public par le portail du Gouvernement haïtien et le site Web de la Conférence.
Le représentant du pays, de l’institution intéressée à contribuer aura droit à une intervention de trois minutes.
Voulant éviter que des fonds déjà programmés pour Haïti soient de nouveau annoncés, le gouvernement haïtien souhaite que le distinguo soit fait entre ces deux catégories de fonds.
Autre remarque, le gouvernement haïtien exprime le désir que les priorités soient décrites par secteur visé, et dans la mesure du possible, de les mentionner selon les zones géographiques.
La Conférence, intitulée « Vers un nouveau futur pour Haïti », réunira entre autres la Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, l’Envoyé spécial de l’ONU pour Haïti Bill Clinton et le Président haïtien René Préval. Elle sera co-présidée par le Brésil, le Canada, l’Union européenne, la France et l’Espagne, les principaux donateurs pour Haïti.