Haïti/Reconstruction : Le plan d’action du gouvernement désapprouvé par certains secteurs
Le président du sénat de la République, Kély Clédor Bastien, a déploré jeudi la mise a l’écart du parlement dans le cadre des réunions préparatoires à la conférence internationale du 31 mars sur la reconstruction du pays.
L’avis de toutes les forces vives de la nation doit être pris en compte dans le cadre de l’élaboration du document de reconstruction du pays afin qu’il soit conforme à la réalité haïtienne, a estimé Kély C. Bastien.
Le président du sénat annonce la convocation sous peu du premier ministre Jean Bellerive pour qu’il vienne s’expliquer devant les sénateurs.
Pour sa part, le ministre chargé des relations entre le parlement et l’exécutif, Joseph J. Jasmin a indiqué que le document qui sera soumis à la communauté internationale le 31 mars prochain ne reflète pas totalement la réalité du pays.
Selon M. Jasmin, le programme d’évaluation des besoins post-séisme (PDNA : Post-Desaster Needs Assesments) qui a été à la base de la réunion technique de Santo Domingo comprend des failles. Il a souhaité l’élaboration d’un document qui prendra en compte la réalité nationale, l’aspiration du peuple et la refondation de l’Etat.
Le gouvernement haïtien vise quatre grands objectifs à travers le PDNA, ont fait savoir jeudi Jacques Adler Jean Pierre et Sandra Rabrun, tous deux membres du cabinet de la ministre de la communication du gouvernement.
Le plan prévoit premièrement d’initier une forte mobilisation et un vaste programme de sensibilisation en vue de faire sortir Haïti de la liste des PMA, pays moins avancés, bien avant 2030.
Deuxièmement, mettre en place un plan stratégique autour des points faisant partie de la politique générale du gouvernement.
Troisièmement, lancer de concert avec toutes les forces vives de la nation un grand débat sur les défis auquel le pays doit faire face.
Et enfin, faciliter la croissance économique en favorisant la création d’emplois.
A l’occasion de la réunion de la réunion de Santo Domingo le premier ministre haïtien a déclaré qu’ « en dehors de la reconstruction du pays, il y a des urgences de premier ordre qui ne sont pas humanitaires mais des problématiques ne pouvant pas attendre les dispositions en cours d’adoption et auxquelles il faut à tout prix apporter des réponses. » Jean Max Bellerive a également mis l’accent sur la transparence qui, admet-il, est l’un des aspects fondamentaux pour la reconstruction d’Haïti.
La mise en place d’un fonds fiduciaire et la création dans le temps d’une agence de développement d’Haïti qui prendra la place d’une commission mixte : autorités haïtiennes et communauté internationale, a été également au centre des discussions à Santo Domingo.
Le premier ministre a réaffirmé la nécessité pour qu’Haïti ait le leadership de sa reconstruction.