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Actualités - septembre 27, 2012

Lettre ouverte de la jeunesse montante au Recteur de l’Université d’Etat d’Haïti

jeunesse_monMonsieur le Recteur,

Je m’empresse de monter au créneau avec un détail qui se révèle d’une grande importance. Mon souci, c’est que vous en soyez informé le plus vite que possible, pour éviter tout prétexte. Je crois qu’il n’est pas encore trop tard.

Monsieur le Recteur, je vais droit au but: le Campus de Limonade est mal nommé. L’appellation « Campus Roi Henri Christophe de l’Université d’Etat d’Haïti » n’est pas correcte. Et en tant que Recteur de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH), il est de votre devoir de veiller au prestige et à l’image de l’UEH, de prêter attention aux moindres détails. L’UEH a déjà formé plusieurs générations d’hommes et de femmes éparpillés sur toute la planète, servant à l’avancement de la science. On les retrouve particulièrement au Canada, en France et aux Etats-Unis d’Amérique. Face à tout cela, il nous faut être méticuleux sur certaines choses.

A ma connaissance, ce projet de Campus universitaire haïtien a été celui du Rectorat. Toute une bataille médiatique a été enclenchée pour qu’il reste sous la férule de l’UEH. Ce qui implique que toute erreur est de la responsabilité de l’Université d’Etat d’Haïti.

Je ne sais qui a eu l’idée de nommer ce don du gouvernement dominicain « Campus Roi Henri Christophe de l’Université d’Etat d’Haïti », mais permettez que je signale monsieur le Recteur, que l’appellation n’est pas correcte. Je pourrais même dire que c’est une erreur grave. Sur le plan universitaire et du point de vue académique, c’est grave. Ce qui existe et qui est correct, c’est «Roi Henri 1er ». Il n’existe pas de Roi Henri Christophe. Henri Christophe c’était le soldat, le général, le président, mais pas le Roi. Le Roi c’est Henri 1er.

De même, il n’existe pas d’Empereur Jean Jacques Dessalines. Cela ne se dit pas. Ce qui se dit et qui est correct, c’est «Empereur Jacques 1er ». C’est de l’histoire, de la bonne mémoire, de la bonne assimilation tout simplement. C’est bien apprendre. C’est bien comprendre aussi.

Vous allez être d’accord avec moi monsieur le Recteur, à un moment où l’on remet en question les diplômes en provenance d’Haïti, il y a des erreurs qu’il ne nous est pas permis de commettre. Un bon universitaire étranger n’aurait jamais dit Roi Henri Christophe, parce qu’il sait que les rois marchent toujours avec un titre nobiliaire.

C’est bien malheureux, avec tous ces historiens que nous avons dans ce pays, qu’aucun d’entre eux n’ait pu vous en faire la remarque. Et ça passe comme une lettre à la poste. Mais que vont continuer à penser de nous ces universitaires étrangers qui se font toujours passer pour des experts? Et quels experts? C’est leur donner raison, leur donner davantage d’arguments pour continuer à mettre en doute la formation de nos Universitaires.

J’ai pendant longtemps accepté de me taire, espérant que quelqu’un mieux placé en ferait la remarque. Mais on dirait qu’aux yeux de tous, l’anormal est vu comme normal. Nos grands intellectuels, historiens, professeurs et autres n’ont rien dit. C’est bien malheureux. C’est regrettable…

Mais permettez toutefois, monsieur le Recteur, que je vous dise, qu’aussi simple que cela puisse paraître, par le simple fait qu’il s’agit d’une Université, d’un espace qui a pour vocation de former des hommes et des femmes pour penser et panser la société, il se révèle du coup d’un détail d’envergure, et que même remettre en question toute la valeur des gens de culture dans le pays. L’appellation « Roi Henri Christophe » est incorrecte. Et croyez-moi monsieur le Recteur, c’est un détail qui assurément, demain, servira de bouc-émissaire aux étrangers qui, quotidiennement, sont en quête d’arguments pour montrer et démontrer que nous sommes incapables de nous prendre en charge.

Il faut le plus vite et à tout prix réparer cette erreur. Il faut redresser la barre monsieur le recteur. Il n’est pas trop tard. Il n’est jamais trop tard d’ailleurs. Il y a toujours une porte de sortie. Alors, entamez la marche-arrière vers la juste, sage, simple et bonne décision, en appelant le campus, non Campus Roi Henri Christophe de l’Université d’Etat d’Haïti, comme je puis le lire à travers plusieurs correspondances adressées aux médias, mais « Campus Roi Henri 1ier de l’Université d’Etat d’Haïti de Limonade ».

 


Port-au-Prince, le 26 septembre 2012

 

Roudy Stanley PENN,

 

Politiste

Président de Jeunesse Montante

 

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