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Actualités - août 30, 2011

Haïti : Guy Philippe, ex chef de la rébellion anti-Aristide poursuivi par la DEA, fait d’importantes révélations

guy_philippeInvité spécial de l’édition du lundi 29 aout 2011 de l’Emission très prisée  Haïti-débat diffusée entre 14 H : 00 et 16 H : 00 (heures haïtiennes) sur radio Scoop FM (107.7 et www.scoopfmhaiti.com) et animée par l’influent et fameux journaliste Garry Pierre-Paul Charles,  l’ancien commissaire de Police et ex-rebelle Guy Philippe a fait certaines révélations autour  de l’insurrection armée ayant conduit à la chute de Jean Bertrand Aristide au pouvoir le 29 février 2004. Guy Philippe a ainsi confirmé la grande participation  dans ce mouvement de certaines personnalités politiques et du secteur privé des affaires ainsi que des pays étrangers très impliqués dans les affaires politique d’Haïti.

Notons que deux jeunes et talentueux journalistes [Roberson Alphonse, de radio Magic 9 et du journal Le nouvelliste ; Henri Guerrier, de radio Caraïbes FM] étaient invités par l’animateur vedette de Haïti-débat, Garry-Paul Charles, à co-animer cette édition spéciale.

D’entrée de jeu, Guy Philippe a tenu a déclaré n’avoir voulu faire de mal a personne en acceptant de faire certaines révélations sur ce qui s’est passé durant cette triste période dans l’histoire d’Haïti située entre 2000 et 2004 et même deux années avant. Il a donc indiqué l’avoir fait dans un « souci de faire jaillir la vérité ».

Selon l’ex-commissaire de police qui revendique le commandement militaire de l’insurrection ayant capoté Jean Bertrand Aristide du pouvoir, le mouvement a commencé en 1998, jugeant révoltantes les exactions commises par le régime lavalas dirigé a l’époque par l’ancien président René Préval. Même si pour certains, c’était toujours Aristide qui gouverne !

Pendant ce temps, la bataille politique continue sur le terrain, les assassinats se multiplient et les anti-Aristide s’empilent. Parmi les personnalités les plus importantes assassinées à l’époque et relatées par M. Philippe, figurent le sénateur de l’OPL, Yvon Toussaint, [à l’époque ce parti détenait la majorité au parlement et la présence de ce sénateur était très importante pour maintenir cette majorité fragile], Mureille Durocher Bertin, pasteur Leroy, et les journalistes Jean Leopold Dominique et Brignol Lindor, sans oublier d’autres citoyens, des étudiants, professeurs battus et molestés.

Pour le cas du pasteur Leroy, Guy Philippe révèle que son assassinat a été commandité par l’ex président René Préval alors que Mureille Durocher Bertin aurait été liquidée par Jean Bertrand. Aristide. Il dit aussi connaitre comme bon nombre de personnes les auteurs des assassinats du pasteur Leroy et du sénateur Yvon Toussaint.

La Période 200o-2004

Pour Guy Philippe, la mise d’un caoutchouc à la tête de l’un de ses frères d’armes à l’époque, le commissaire Jean Jacques Nau, par un mercenaire du pouvoir lavalas, Ronald Cadavre, était la dernière goutte d’eau qui devait faire renverser la vase.

Très choqués par cet acte, Guy Philippe et Jean Jacques Nau se sont rendus au Palais national pour rencontrer le président Jean Bertrand Aristide dans le but de mettre l’action publique en mouvement contre le nommé Ronald Cadavre. Malheureusement, le chef de l’Etat s’y était opposé, raconte Philipe à l’Emission Haïti-débat.

A en croire l’ex-rebelle, le soulèvement armé contre  le président Aristide ,deuxième version ,a commencé à partir de son opposition à l’arrestation de ce mercenaire du régime.

Après la rencontre au Palais national, Guy Philippe et d’autres cadre de la police jugeant révoltante la réponse du chef de l’Etat à ce sujet, ont décidé d’entrer en rébellion au régime et commençaient à tisser le mouvement. En moins de deux semaines ils ont pu mobiliser beaucoup de gens et sont en suite partis en Exil, d’abord en République dominicaine puis en Equateur.

Sur le terrain, la situation continuait à se dégrader. Les dirigeants politiques de l’opposition, des influents membres du secteur privé des affaires hostiles au régime d’alors faisaient monter la pression.  

Début des contacts entre le bras pacifique et le bras armé de l’insurrection.

Selon Guy Philippe, les premières consultations entre la branche pacifique et celle armée du mouvement ont débuté en Equateur lorsqu’une délégation de dirigeants politiques et du secteur privé s’y sont rendus pour s’entretenir avec lui.  Ces dirigeants politiques et du secteur privé des affaires ont contribué au mouvement à différents niveaux, a dit Guy Phillipe

Plus que préoccupé par l’ampleur de la situation, Guy Pillipe a laissé l’Equateur, et regagné la République dominicaine, où les rencontres allaient se multiplier avec les parties impliqués dans le mouvement. Etant plus près du pays, il était a fortiori devenu plus facile pour le « commandant en chef » de la rébellion de remobiliser les membres des anciennes Forces armées d’Haïti qui eux aussi avaient un compte à régler avec l’ancien président Aristide pour avoir dissout l’Armée.

 

Les anciens militaires étant remobilisés. A ce moment, il faillait trouver les armes et les munitions nécessaires pour le mouvement. Pour ce faire, des membres du secteur privé des affaires qui supportent le mouvement ont débloqué l’importante somme de 600 mille dollars américains pour l’approvisionnement d’armes et de munitions, a indiqué Guy Phillipe, rejetant ainsi les déclarations selon lesquelles il aurait utilisé de l’argent provenant de trafic de drogue pour se procurer de ces matériels.  

28 juillet 2000

La première invasion militaire a été réalisée le 28 juillet 2000 à l’académie de police à Frères, un quartier de Pétion-Ville. Cette intervention menée par quelques ex-militaires rentrés directemenet de la République dominicaine dirigés par le Sergent Ravix s’était soldé sur plusieurs morts dont le commissaire Cantave et des aspirants policiers

D’après Guy Philippe, cette incursion a été commandée par Paul Denis, dirigeant de l’OPL à l’époque, ancien ministre de la justice et actuellement membre du directoire de la plateforme politique Inite. Paul Denis a aussitôt rejeté  catégoriquement cette information qu’il qualifie de fausse, dans une intervention à cette même émission.

Depuis cette première intervention, la rébellion commençait à s’installer véritablement dans le pays, principalement dans le Nord. Et, le 17 décembre une première attaque militaire orchestrée par Guy Philippe a été effectuée sur Palais national. Le président Aristide est averti !

Les jours avancent, les mois aussi. La rébellion  multiplie les attaques dans le Nord et dans le Plateau central et s’est accaparé de plusieurs commissariats et les armes des policiers qui s’y trouvaient.

Pendant ce temps, le pouvoir en place cherchait à étouffer les manifestations dans la capitale. La branche pacifique du  mouvement anti-Aristide faisait face à d’énormes difficultés et butaient de très souvent sur des embuscades tendus par des partisans du régime. Les manifestations se sont toujours soldées sur des blessés et/ou des arrestations.

Guy Phillipe déclare avoir été motivé à stopper et renverser Aristide du pouvoir par tous les moyens.  Tout était en place pour faire le Coup d’Etat au Palais national contre celui qu’il considère comme un dictateur.  

En 2003,  un collectif politique a été créé, regroupant des associations et une certaine élite composée d’hommes d’affaires et de responsables de divers secteurs économiques de la société haïtienne, hostiles au président Jean Bertrand Aristide et à son parti politique dénommé Fanmi Lavalas. Ce collectif s’appelait, le Groupe 184.Cette coalition de 184 organisations de la société civile était dirigé par était André [Andy] Apaid, homme d’affaires américano-haïtien dont le père était un supporter des présidents Duvalier[].

Une fois constituée, le Groupe des 184 s’est investi totalement dans les mobilisations sur le terrain et a entrepris des lobbyings efficaces auprès d’un certain nombre d’importantes ambassades étrangères à Port-au-Prince pour aboutir à la chute de l’ancien Président Jean Bertrand Aristide.

Dans le même temps, alors que les rebelles marchaient sur les commissariats du Nord et du plateau central, les Etats-Unis à travers leur ambassade à Port-au-Prince allaient appeler Guy Phillipe pour le demander de ne plus avancer sur la capitale, a précisé l’ex-chef rebelle. Selon M. Philippe, les Etats-Unis avaient peur de lui voir rentrer à Port-au-Prince en triomphateur, renverser Aristide et installer un gouvernement socialiste et d’union nationale à la tete du pays.

A cause de cette peur, dénonce Guy Phillipe, la classe politique traditionnelle, l’ambassade américaine en Haïti et le Groupe des 184 ont décidé de partir avec Jean Bertrand Aristide avant le débarquement des insurgés.

Guy Philippe poursuivi aujourd’hui par la DEA ?

Par ailleurs, l’ancien commissaire de police haïtien et ex-commandant en chef de l’insurrection armée contre Aristide a rejeté les accusations d’implication dans le trafic de la drogue, portées contre lui par le gouvernement américain.

Depuis quelques temps Guy Philippe serait recherché par la DEA. Mais, il a démenti être poursuivi par la justice américaine, malgré que plusieurs opérations aient déjà été menées contre lui notamment dans son fief à Pestel, une commune de la Grand’ anse, Sud-ouest d’Haïti.

Guy Philippe qualifie de persécutions ces démarches qui viseraient à l’exterminer. Il se demande pourquoi ces accusations viennent avec insistance à un moment où il se prépare pour briguer un siège au Sénat à l’occasion des prochaines élections prévues dans quelques mois.

« Si j’ai à refaire le mouvement ayant conduit au 29 février 2004, je le referai pour sauver mon pays de toute forme de dictature », a déclaré Guy Philippe qui estime avoir été trahi par la classe politique traditionnelle et les hommes d’affaires impliqués dans le mouvement.

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