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Actualités - avril 6, 2011

Réunion du Conseil de sécurité sur Haïti

Entre autres déclarations, lisez celles de  JUAN MANUEL SANTOS CALDERÓN (Président de la Colombie),  BAN KI-MOON (Secrétaire général des Nations Unies), WILLIAM J. CLINTON (ancien Président des États-Unis d’Amérique et Envoyé spécial des Nations Unies pour Haïti)  et celles RENÉ GARCIA PRÉVAL (Président de la République d’Haïti)

 M. JUAN MANUEL SANTOS CALDERÓN, Président de la Colombie, a déclaré d’emblée que « les Haïtiens méritent d’être entendus ».  « Une communauté internationale qui ne tient pas compte des vues des Haïtiens ne peut pas servir Haïti », a-t-il tranché.  Soulignant que la responsabilité de reconstruire le pays appartient d’abord au Gouvernement haïtien, il a reconnu que les conséquences de la tragédie du 12 janvier 2010 ne s’atténueront que si les efforts locaux sont complétés par l’aide étrangère.  M. Santos a préconisé dans ce cadre le développement de projets concrets destinés à améliorer réellement la qualité de vie des populations, l’élaboration d’une stratégie de relèvement à long terme et de permettre que les Haïtiens eux-mêmes prennent leur destin en main.  « Il est nécessaire de combattre les plus grands ennemis du développement et de la stabilité que sont la faiblesse des institutions et de l’état de droit. » 

 Le Président de la Colombie a ensuite mis l’accent sur l’importance de fournir une aide efficace et cohérente, et insisté sur le fait que la MINUSTAH et les agences de l’ONU doivent axer l’essentiel de leurs activités à l’aide au développement d’Haïti.  C’est ainsi qu’il a estimé que la MINUSTAH doit comprendre davantage de personnels civils que militaires.  « L’appui à Haïti doit se concentrer sur le renforcement des secteurs agricole, de la santé, de l’éducation, et sur celui des infrastructures », a encore préconisé M. Santos.  Concernant la sécurité, il a rappelé que 31 policiers colombiens coopéraient avec la Police nationale d’Haïti afin d’aider les autorités du pays à créer un environnement propice au développement d’institutions démocratiques.  Sur ce point, il a rendu hommage au Président René Préval pour avoir permis la tenue d’élections libres.  « Dans les prochains mois, un nouveau gouvernement sera nommé, ce qui représente une opportunité à saisir pour réorganiser la coopération avec Haïti et notre contribution à son développement durable », a conclu le Président de la Colombie.

 M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a félicité le peuple d’Haïti pour les importants progrès réalisés dans la consolidation de la démocratie dans le pays.  Il a cité à cet égard l’existence en Haïti d’une presse qui est plus libre que jamais; des bidonvilles qui ne sont plus contrôlés par des gangs criminels; et une police nationale qui est devenue une institution dans laquelle la population a confiance.  Mettant l’accent sur le relèvement et la reconstruction, il a précisé que 20% des 10 millions de mètres cube de décombres créés par le tremblement de terre de 2010 ont été déblayés.  Le Secrétaire général a déclaré que le nombre de personnes affectées par le tremblement de terre et vivant dans des camps est passé de 1,5 million de personnes en juillet 2010 à 680 000 aujourd’hui.  Malheureusement, cette diminution n’a pas été volontaire, puisque de nombreuses personnes ont été forcées de quitter les camps qu’elles occupaient. 

 M. Ban Ki-moon s’est félicité que l’épidémie de choléra ait pu être stabilisée, tout en précisant que le nombre de nouveaux cas a baissé, et que le taux de létalité de la maladie au niveau national est de 1,8%.  Cependant, a-t-il dit, seul un investissement massif dans l’eau et l’assainissement permettra d’éviter de nouvelles épidémies.  Il a noté que l’appel humanitaire concernant le choléra n’était financé qu’à hauteur de 46%.et que l’Appel pour Haïti dans son ensemble n’avait obtenu que 10% des fonds sollicités.  Le Secrétaire général a donc jugé urgent que soit à cet effet versé un financement additionnel et qu’une plus grande coordination soit établie entre les organismes de l’ONU, le nouveau gouvernement et la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti. 

 Alors que des millions d’Haïtiens dépendent toujours de l’assistance d’organisations non gouvernementales (ONG), et que trop de femmes et de filles vivent sous la menace de la violence sexuelle, le Secrétaire général a déclaré que la paix et la prospérité durables resteront un vœu pieux en Haïti sans l’avènement de la bonne gouvernance dans le pays.  « Le système judiciaire haïtien est dysfonctionnel, ses prisons sont dangereusement surpeuplées, et les dépenses publiques manquent de transparence », a dit le Secrétaire général.  Pour toutes ces raisons, les Haïtiens ont perdu confiance en l’État, et les entrepreneurs hésitent à investir dans le pays, à prévenu M. Ban.  Il a dit que la bonne gouvernance devra être la première priorité du prochain président d’Haïti et a invité le Parlement à procéder aux amendements constitutionnels nécessaires avant que le prochain président ne prenne ses fonctions. 

 M. WILLIAM J. CLINTON, ancien Président des États-Unis d’Amérique et Envoyé spécial des Nations Unies pour Haïti, a félicité le Président de la Colombie, présent à cette réunion du Conseil de sécurité.  La Colombie est un pays qui a versé la totalité de l’aide qu’elle avait promise à Haïti, a dit M. Clinton en félicitant aussi le Président René Préval pour le transfert pacifique des pouvoirs au nouveau président élu d’Haïti.  Ceci contraste largement avec les situations que l’on observe ces jours-ci en Côte d’Ivoire, en Libye et ailleurs, a dit M. Clinton.  L’ancien Président des États-Unis a poursuivi son intervention en rappelant qu’avant le séisme du 12 janvier 2010, des ouragans avaient déjà coûté à Haïti 50% de son PIB.  Le tremblement de terre a causé un recul supplémentaire à la nation haïtienne, mais a aussi constitué une occasion de reconstruire le pays sur de nouvelles bases.  C’est là qu’intervient la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti, composée de fonctionnaires haïtiens et de membres de la communauté internationale chargés d’approuver tous les projets importants de reconstruction, y compris ceux entrepris par les ONG, a expliqué M. Clinton.  « Le cas d’Haïti représente la première tentative, au niveau mondial, de mettre sur pied un organe chargé de coordonner la réponse de la communauté internationale, d’un Gouvernement et de sa société civile », a-t-il souligné.  À ce jour, 87 projets sont en cours d’exécution en Haïti, et chacun sera assorti d’un audit de performance en fin d’exercice, a précisé M. Clinton.  La Commission n’a pas autorité pour mettre en œuvre les projets, mais elle est chargée de les approuver, a précisé l’Envoyé spécial pour Haïti, qui a jugé que la priorité était maintenant de lancer des projets de construction à grande échelle en dehors des zones touchées par le séisme.

 « Avec l’approbation du Gouvernement d’Haïti, nous avons lancé un processus d’hypothèques afin de développer l’activité des petites et moyennes entreprises (PME) dans le pays.  Nous avons mis en place un groupe d’affaires chargé de rétablir le marché haïtien.  Nous œuvrons aussi au relèvement du système de santé du pays, mis à mal par l’épidémie de choléra », a relevé le Président Clinton.  Maintenant qu’un nouveau président est sur le point d’entrer en fonctions en Haïti et qu’une nouvelle administration s’apprête à assumer la responsabilité de la reconstruction, M. Clinton a estimé que la reconstruction d’Haïti devait se poursuivre dans la transparence et le respect de la transition démocratique. 

 La Commission a besoin de financements supplémentaires, a ensuite prévenu l’Envoyé spécial.  En effet, 87 projets ont été approuvés pour un montant total de 3,26 milliards de dollars, mais la plupart d’entre eux demeurent sous-financés.  « Cette Commission est toujours en avance sur les donateurs », a-t-il fait observer, soulignant que seulement 37,2% des sommes d’argent promises l’an dernier, à New York, avaient été approuvées.  S’agissant des logements, même si les choses prennent du temps, le Gouvernement a initié la construction d’habitations répondant à des normes antisismiques reconnues au niveau international, a indiqué M. Clinton.  Quartier par quartier, les décombres sont retirés des rues de Port-au-Prince.  Mais on ne pourra pas reconstruire des écoles et de nouveaux logements, avant de s’être débarrassé de tous les décombres, a insisté M. Clinton, en soulignant qu’il reste beaucoup à faire.  Il a en conclusion prié les donateurs de ne pas donner de direction précise à la dépense des fonds qu’ils consentent à verser, mais de laisser au Gouvernement haïtien le soin de fixer lui-même ses priorités nationales, avec le soutien de la Commission.  « Saisissons l’occasion offerte par la transition démocratique en Haïti pour déblayer tous les décombres, reconstruire des logements et créer des emplois », a ajouté l’Envoyé spécial des Nations Unies pour Haïti.

 M. RENÉ GARCIA PRÉVAL, Président de la République d’Haïti, a rappelé qu’il était le seul Président haïtien, depuis 25 ans, et depuis la fin de la dictature duvaliériste en 1986, à avoir pu accomplir deux mandats constitutionnels sans connaître la prison ou l’exil.  Rappelant l’instabilité qui a caractérisé Haïti, et les coups d’État de 1993 et de 2004, le Président Préval a invité les futurs dirigeants à pratiquer une gouvernance d’apaisement, d’ouverture, d’inclusion, de dialogue, de respect des droits d’association et d’expression.  Il a exhorté l’opposition à adopter une attitude positive et de collaboration.  S’agissant de la reconstruction, il a invité la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH) à plus de célérité et d’efficacité, en notant que la patience du peuple haïtien avait ses limites. 

 M. Préval a proposé aux Nations Unies, et particulièrement au Conseil de sécurité, un débat sur l’efficacité de l’intervention de l’ONU en Haïti depuis 1993.  Il a rappelé que l’instabilité en Haïti était principalement due au sous-développement, soit, en d’autres termes, à l’insatisfaction des droits socioéconomiques les plus élémentaires de la population.  Les chars, les blindés et les militaires auraient dû céder la place aux bulldozers et aux ingénieurs, à davantage d’instructeurs de police et d’experts en appui à la justice et au système judiciaire et pénitentiaire, a préconisé René Préval.  La dissuasion militaire n’est qu’un des aspects de la quête de stabilité, mais elle ne saurait se confondre avec elle, a-t-il dit.  La stabilité ne sera conquise que par les Haïtiens eux-mêmes, avec la solidarité de la communauté internationale qui pourra les accompagner dans l’édification des institutions spécialisées indispensables à l’état de droit. 

 Une autre source d’instabilité politique en Haïti demeure le trafic de drogues, a poursuivi le Président Préval, tout en rappelant qu’Haïti ne produit ni ne consomme ces drogues.  Tant que la demande de drogues existera dans les pays du Nord, les producteurs et trafiquants utiliseront les pays faibles comme Haïti pour la production et le transit de ces produits, a-t-il dit.  Il a jugé urgent que la problématique de la drogue soit posée de façon globale, et que les rapports sur la drogue ne se limitent plus à stigmatiser les pays producteurs ou ceux de transit.  Pour faire face à l’insupportable impunité qui a trop longtemps régné en Haïti, et qui demeure un obstacle à l’apaisement social, le Président haïtien a jugé important que la vérité soit établie dans toutes ses nuances.  C’est pourquoi, il a souhaité que la société civile soit mobilisée à travers une « Commission Mémoire, Vérité et Justice », dont l’élaboration et la mise en œuvre des travaux seraient confiées à l’Office de protection du citoyen et de la citoyenne, qui est une structure indépendante du Gouvernement.  

 M. ANTONIO JOSÉ FERREIRA SIMÕES, Vice-Ministre pour l’Amérique du Sud, l’Amérique centrale et les Caraïbes du Brésil, a indiqué que grâce au Président sortant René Préval, pour la première fois dans l’histoire d’Haïti, la transmission du pouvoir à un candidat de l’opposition se fera de manière pacifique en Haïti, marquant ainsi le début de la fin de la culture du « gagnant rafle tout ».  Il a ensuite souligné que les affinités culturelles partagées entre le peuple haïtien et les soldats brésiliens, qui forment un contingent important de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), avaient d’heureuses conséquences sur le terrain s’agissant de la mise en œuvre du mandat de la Mission et du maintien de la sécurité.

 Le Représentant a indiqué qu’une fois la transmission du pouvoir opérée en Haïti, la communauté internationale pourrait redoubler d’efforts pour la reconstruction du pays.  Il a souligné à ce titre l’importance que les donateurs respectent leurs engagements, les promesses de dons n’ayant été financées qu’à hauteur de 30% pour la période 2010–2011.  Les dons devraient être acheminés directement auprès du Gouvernement haïtien, a-t-il poursuivi, soulignant son rôle premier dans le processus de reconstruction.

 Le représentant brésilien a ensuite plaidé pour une approche multisectorielle dans la mise en œuvre du mandat de la MINUSTAH qui doit œuvrer à la promotion de la sécurité, de la réconciliation politique comme du développement.  La réussite de cette approche dépend de la capacité de coordination de la communauté internationale, a-t-il poursuivi, avant de se réjouir des efforts communs entre la MINUSTAH et la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti.  Une coopération renforcée entre ces deux entités ne sera que plus bénéfique pour Haïti, a-t-il ajouté, avant d’apporter son soutien à la transformation de la Commission intérimaire en agence nationale de développement.

 M. DAVID LIDDINGTON, Membre du Parlement et Ministre pour les affaires étrangères et le Commonwealth du Royaume-Uni, s’est dit encouragé par le processus de transition démocratique observé en Haïti, où un nouveau président vient d’être élu.  Celui-ci devra faire montre de leadership afin de répondre aux besoins humanitaires qui se posent à Haïti, superviser la reconstruction et réformer les Forces de police nationales, et ce, dans le respect de l’état de droit, de la transparence et de l’impartialité, a prévenu M. Liddington.  Il a mis l’accent sur l’importance de redresser le secteur judiciaire, assurant qu’il ne pouvait y avoir de tolérance pour l’impunité.  M. Liddington a souligné l’importance du rôle de la communauté des donateurs pour aider Haïti à rétablir ses institutions démocratiques dans le respect de l’appropriation nationale.  Le Ministre pour les affaires étrangères et le Commonwealth a donc demandé que les engagements pris s’agissant des promesses de versement de contributions soient respectés dans les meilleurs délais.  La MINUSTAH continue de jouer un rôle fondamental dans la stabilité en Haïti, où elle constitue un rempart contre le crime et la dégradation de la situation sociale, a-t-il estimé.  L’amélioration de la sécurité sur place devrait constituer un facteur déterminant pour attirer les entreprises privées à l’appui d’une reconstruction de long terme en Haïti, a-t-il jugé en conclusion.

 M. DAVID DUNN (États-Unis) a souligné les progrès accomplis dans l’élimination des décombres causés par le tremblement de terre en estimant que 2 millions de mètres cube de décombres avaient été déblayés à ce jour.  Il a exprimé l’appui des États-Unis à l’appel lancé par la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH), pour qu’il y ait une plus grande attention des donateurs sur cette question.  Le représentant a précisé que près de 400 000 personnes ont été employées en Haïti au titre de projets à forte intensité de travail en 2010 dans le cadre de l’action commune des Nations Unies.  Quarante à 50% de ces emplois étaient destinés aux femmes, a-t-il précisé.  Il a souligné que les efforts déployés par les États-Unis pour promouvoir l’accès à l’eau et à l’assainissement avaient été soutenus par une donation de 45 millions de dollars.  Un tiers de la population haïtienne a accès aujourd’hui à l’eau potable, alors que seul 2% y avaient accès au lendemain du tremblement de terre.  Nous devrions dépasser la cible de 50%, pourcentage visé pour octobre 2011, s’est-il réjoui. 

 S’agissant du logement, le représentant a relevé que la densité de population dans certains quartiers de Port-au-Prince était quatre fois supérieure à celle de la ville de New York.  Il a noté que 680 000 personnes continuent de vivre sous des tentes dans des camps improvisés.  Il a jugé essentiel que le CIRH invite le Gouvernement d’Haïti à mettre en place un cadre approprié d’identification des donateurs pour pouvoir ensuite mieux savoir qui sont les bénéficiaires de l’aide au logement.

 Il a salué le projet de création d’un nouveau parc industriel grâce à la collaboration du Gouvernement haïtien, des États-Unis et de la Banque interaméricaine de développement.  Ce projet, a-t-il précisé, devrait permettre de créer 25 000 emplois orientés sur l’exportation de produits qui sortiront des ateliers de firmes textiles.  Un environnement stable est indispensable à un développement durable, a-t-il ajouté, en appelant à un renforcement des institutions d’Haïti.  Il s’est félicité du bon déroulement des élections, tout en espérant que les procédures institutionnelles seront désormais équitables et transparentes et que la passation de pouvoir au sommet de l’État d’Haïti, qui aura lieu au mois de mai se fera sans difficulté.  

 M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a déclaré que son pays avait contribué à la reconstruction d’Haïti à hauteur de 8 millions de dollars, que la Fédération de Russie a principalement versés par l’entremise de fonds et  programmes des Nations Unies.  M. Churkin s’est dit satisfait de la situation relativement calme qui règne actuellement en Haïti, grâce aux efforts combinés de la police haïtienne et des forces de la MINUSTAH.  La Fédération de Russie renouvelle son appui à la Mission de l’ONU, a dit le représentant.  Il s’est en conclusion félicité de la participation des organisations régionales à la reconstruction d’Haïti et des efforts déployés par l’Envoyé spécial de l’ONU, M. Clinton, avant d’ajouter que la Fédération de Russie appuierait le projet de déclaration présidentielle du Conseil de sécurité sur Haïti.

 M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a estimé que la bonne conclusion de l’élection présidentielle en Haïti et l’établissement d’un gouvernement légitime étaient une composante importante du redressement d’Haïti.  Haïti, a-t-il ajouté, doit renforcer ses structures de gouvernance et établir des services de base afin d’améliorer les conditions de vie de sa population et de soulager les souffrances endurées par le peuple haïtien.  M. Barbalić a donc estimé qu’il était de la « plus haute importance » que tous les acteurs politiques s’unissent pour assurer en Haïti la création d’un pays stable et prospère.  L’instabilité politique, a-t-il averti, risque de divertir le pays de la route qui pourrait le mener vers le redressement et le développement.  Pour le représentant de la Bosnie-Herzégovine, la détermination du Gouvernement haïtien et de son peuple à édifier un « Haïti meilleur » est « l’ingrédient essentiel » à trouver.  Il a également engagé la communauté internationale à coordonner ses activités avec la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti.

 M. Barbalić a par ailleurs fait savoir que sa délégation était gravement préoccupée par la situation des personnes déplacées, et il a engagé les autorités nationales d’Haïti à créer, avec leurs partenaires internationaux, un environnement propice à leur réinstallation.  Évoquant le rôle critique de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), il a également appelé au renforcement du partenariat entre l’ONU et le peuple haïtien.

 Mme JOY OGWU (Nigéria) a reconnu le potentiel d’Haïti pour la croissance et la stabilité.  Elle a dit que la réussite des récentes élections reflétait la volonté du peuple pour la démocratie et la stabilité.  L’interdépendance entre la paix, la sécurité et le développement devrait être un principe directeur de tous nos efforts, a-t-elle insisté, en souhaitant que l’on mette le processus de relèvement aux mains du peuple haïtien.

 La justice et les droits de l’homme doivent être une priorité absolue du nouveau gouvernement, a-t-elle reconnu.  Elle a jugé indispensable que les branches législatives coopèrent de façon positive.  Elle a exhorté le nouveau parlement à procéder aux amendements constitutionnels attendus et à renouveler le mandat de la Commission de relèvement.  Si des fonds urgents sont nécessaires, a-t-elle dit, il faut aussi assurer une bonne coordination de leur distribution sur la base des priorités haïtiennes.  S’inquiétant d’une insécurité persistante, elle a appelé à un renforcement urgent des institutions haïtiennes

 

 

 

 

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