Haïti/Elections : Un Conseil électoral décrié mandaté à organiser des élections générales
L’arrêté présidentiel donnant mandat au Conseil électoral provisoire pour organiser des élections générales dans le pays à partir de la fin de l’année 2010, a été publié vendredi, une décision qui vient renouveler la confiance du chef de l’Etat haïtien René Préval dans les actuels conseillers électoraux.
Suivant l’arrêté signé la veille au Palais national (Siege du président), le CEP est habilité à réaliser des élections pour désigner un nouveau Président de la république, renouveler le deuxième tiers du sénat et la chambre des députés.
Cette même commission électorale a également pour mission d’organiser les élections locales pour les conseils municipaux (mairies), les conseils d’administration des sections communales (Casecs), les assemblées des sections communales (Asecs) et les délégués de ville, ainsi que des élections indirectes pour les assemblées municipales et départementales et les conseils départementaux et interdépartementaux. Ces dernières devront aboutir à la mise en place du Conseil électoral permanent.
Selon certaines sources, le chef de l’Etat devrait publier dans les prochains jours l’arrêté convoquant le peuple en ces comices et fixant officiellement la date du 28 novembre pour la tenue des prochaines joutes électorales.
Le dirigeant parti national des démocrates haïtiens, un des chefs de fil du mouvement anti-Préval, dit ne pas prendre au sérieux l’arrêté présidentielle donnant mandat a l’actuel conseil électoral provisoire pour organiser des élections générales dans le pays d’ici la fin de l’année.
Turneb Delpé assure que cette nouvelle donne ne va aucunement affecter la détermination de l’opposition dans sa mobilisation. Aucune élection crédible, honnête et démocratique n’est possible avec le président Préval, continue de clamer M Delpé.
Le responsable du PNDPH rappelle toutes les forces vives de la société à rejoindre le mouvement dans la perspective de forcer le locataire du palais national à quitter le pouvoir.
24 heures avant la publication de l’arrêté, le représentant de Bann ki Moon en Haiti, Edmond Mulet, avait, dans un entretien accordé à un journaliste de radio Scoop FM, indiqué que le blocage constaté dans le décaissement du fond d’appui des bayeurs de fonds au CEP est expliqué par la publication tardive de l’arrêté présidentiel donnant les provisions légales au CEP pour organiser des élections générales dans le pays.
Cette thèse a été soutenue par l’ambassadeur français en Haiti, M. Didier Lebret, qui croit que la lenteur dans le lancement du processus électoral constitue un danger pour la reconstruction du pays.