Haïti/Politique : Une majorité se dégage au Sénat en vue du renvoi de Michèle Pierre-Louis
Le premier Sénateur du Nord affirme qu’une vingtaine de sénateurs se sont mis d’accord pour donner un vote de non-confiance au Premier ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis.
Moïse Jean-Charles, élu sous la bannière du regroupement Lespwa, majoritaire au Sénat, estime que Mme Pierre-Louis est arrivée dans un point de non-retour.
Pour sa part, John Joël Joseph réaffirme la volonté des sénateurs interpellateurs de limoger le gouvernement de Michel Duvivier Pierre-Louis.
A en croire le premier sénateur de l’Ouest (Lespwa), une majorité de 23 sénateurs se sont déjà montrés favorables à une motion de censure contre le gouvernement.
Par ailleurs, une deuxième correspondance a été envoyée ce lundi à la Primature pour confirmer l’interpellation du Premier ministre haïtien, selon le vice-président du Sénat de la république, Michel Clérié.
Le sénateur de la Grand’Anse, qui fait remarquer que la première correspondance a accusé un vice de forme, indique que les sénateurs n’en démordent pas, ils attendent de pieds fermes Mme Pierre-Louis le 29 octobre prochain.
Toutefois, Michel Clérié s’inscrit en faux contre les informations faisant croire que la présidence serait impliquée dans cette affaire d’interpellation.
D’un autre coté, le sénateur du Nord-est suggère au premier ministre haïtien de ne pas se laisser humilier par l’assemblée des sénateurs.
Le sénateur Evalière Beauplan, qui se montre toutefois défavorable à l’interpellation du chef du gouvernement, pense que Mme Pierre-Louis aurait mieux fait de démissionner.
L’homme de la rue ne reste pas indifférent. Certains citoyens de la région métropolitaine pensent qu’il y a anguille sous roche dans cette affaire.
De son coté, le leader de l’Alliance Démocratique Evans Paul croit qu’on peut considérer le dossier sous deux angles : un angle technique et administratif et un angle politique.
Du point de vue technique, M. Paul pense que c’est une prérogative constitutionnelle du sénat de la république d’interpeller le gouvernement. Mais politiquement, l’ancien maire de Port-au-Prince dit craindre qu’il ne s’agisse d’une manœuvre du chef de l’Etat pour s’assurer d’avoir le contrôle de toutes les avenues du pouvoir.
Le premier ministre Michèle Pierre Louis, qui est rentrée dimanche de Stockholm en Suède où elle a participé aux Journées Européennes de Développement, doit répondre aux questions des sénateurs notamment sur le dossier des 197 millions de dollars américains provenant du programme Petrocaribe et décaissés dans le cadre du fonds d’urgence post-cyclonique 2008.