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Actualités - mars 28, 2019

Haïti débat / Le profil du PM recherché par le président : Un profil qui pointe du doigt Lafontant et Céant

Depuis l’investiture au pouvoir du président de la République, Jovenel Moise, le pays a déjà connu deux premiers ministres ratifiés par le parlement, le docteur Jacques Guy Lafontant et le notaire Jean Henry Céant. Si le docteur était un proche du chef de l’État, le notaire, lui, le concurrençait, lors des dernières élections présidentielles. Jovenel Moise a dû se défaire de Lafontant à cause de la pression populaire. Insatisfaite, la population s’était soulevée contre sa politique inflationniste au profit du patronat haïtien. Jovenel Moise a renvoyé Céant, qui pourtant était présenté comme un rassembleur, comme une figure qui pouvait discuter avec tous les acteurs, pour son ambition cachée de le substituer au pouvoir et pour, dit-il, manque de résultats.

Après le renvoi de Monsieur Céant, le président a désigné un premier ministre par intérim, l’un des membres du gouvernement censuré, en la personne de Jean Michel Lapin. Ce dernier a un délai de 30 jours, constitutionnellement, pour liquider les affaires courantes. En vue de constituer le prochain gouvernement, le chef de l’État a rendu publique le profil du futur premier ministre.

Le futur PM, exige Jovenel Moise, doit être loyal. Il doit être en mesure de l’aider à fournir des résultats. Il doit avoir une bonne connaissance de l’administration publique. Il doit être une personne frontière qui peut parler avec le secteur privé, la presse et l’opposition.

Le future PM doit aider le président à matérialiser son programme. Il doit lui permettre  de bien dormir, de réaliser des travaux de développement avec les équipements de l’État. Le PM une fois ratifié doit avoir une équipe politique capable de collaborer avec le palais national, de cohabiter, de discuter avec tous les secteurs. Il doit faire la lumière sur le dossier de Petro Caribe.

Le profil exigé par le président présuppose que les deux premiers ministres entérinés par le parlement qu’il avait, particulièrement Jean Henry Céant, qui ne sortait pas dans son giron, n’étaient pas sincères. Ces ministres ne lui avaient pas aidé avec efficacité, n’ont pas une bonne connaissance de l’administration publique, ne pouvaient pas communiquer avec le secteur privé, la presse et l’opposition. Ces ministres ne lui avaient pas aidé à concrétiser son programme, ne lui avaient pas permis de bien dormir, ne pouvaient pas discuter avec tous les secteurs de la vie nationale.

Jovenel Moise, à travers ce profil, se dédouane. Il rejette la responsabilité de l’inefficacité de son administration aux chefs de ses gouvernements. Certains points du profil présenté par le président est irréaliste. La classe politique haïtienne ne dispose d’aucune figure qui peut discuter avec tous les acteurs et secteurs du pays.

Cette question de rassembleur, estime Présimon Jean, est une illusion. « Même si, on a fait le choix de Jean Charles pour être le premier ministre, Moise n’accepterait pas de dialoguer avec lui », explique le journaliste politique, lors de la retransmission de l’émission Haïti débat du mercredi 27 mars.  L’analyste politique de la radio Télé Scoop condamne l’attitude extrémiste de certains de nos protagonistes.

En ce qui a trait à la presse évoqué par le président, Présimon Jean indique que les medias n’ont pas besoin d’un PM qui peut leur parler. « Nous avons besoin d’un PM qui peut adresser les problèmes du pays. Nous avons besoin d’un PM qui peut travailler. Le pays n’a pas besoin de surréaliste. Le pays n’est pas une poésie. Il a besoin d’un PM qui peut travailler et communiquer. Le pays n’a pas besoin de beau parleur, il a besoins d’hommes d’action », déclare-t-il, soulignant que c’est seulement quand il y a la médiation des blancs, le pouvoir et l’opposition en général accepte de dialoguer. Le seul PM qui peut réunir tous les acteurs en Haïti, c’est le blanc.

Aucun haïtien, affirme Gary Pierre Paul Charles, n’arrive jusqu’à date à rassembler tous les leaders du pays. Cela veut dire que nous n’existons pas sans les étrangers. Nous déplorons toujours l’ingérence des blancs, mais quand nous sommes en crise, ils sont les seuls à parvenir à nous associer. Dans cette optique, on ne doit pas parler d’ingérence.

« Aujourd’hui, nous exigeons la stabilité. Nous demandons aux leaders de s’entendre afin de prendre des décisions qui vont dans le sens de l’intérêt du plus grand nombre. Nos problèmes résident dans le manque de volonté entre le pouvoir et l’opposition à se réunir », déplore le directeur, avant d’enchainer que nous n’avons pas de citoyens, c’est-à-dire de leaders responsables.

Le politologue, Ené Val, exige le dialogue entre tous les secteurs de la vie nationale. Un pays, dit-il, ne peut pas fonctionner sans un minimum de consensus entre ses filles et fils. Il n’y a pas de démocratie sans consensus. Après 215 ans d’existence, il est temps de donner au pays une nouvelle direction.

Mozard Lombard,

Communicateur social, Journaliste,

Tél : (509) 3147-1145

Email : lmozardo10@gmail.com

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