Haïti débat/ La classe politique haïtienne et la population : Nos politiciens défendent tous, sauf les intérêts de la nation
Si la finalité de la politique, c’est la défense des intérêts nationaux, nos protagonistes ne font que défendre leurs dividendes. Si le but de la politique, c’est l’amélioration des conditions de vie de la population, nos acteurs ne font que s’enrichir au détriment du pays.
La population n’est plus naïve. Il est de notoriété publique que les pratiques de Pays Lock ont des conséquences désastreuses sur la vie du peuple. Mise à part, les pertes en vie humaine, les casses, les scènes de pillage, les problèmes humanitaires, le chômage que cette culture entraine, elle incite aussi les compagnies aériennes, qui ont vu le nombre de leurs passagers complètement diminuer à chaque vol, à se retirer de notre sol. La compagnie Spirit annonce la fin de la liaison Fort-Lauderdale-Cap-Haïtien en juin prochain.
La Radio Télé Scoop ne peut en aucune façon supporter les exactions. Nos acteurs se disent défendre la population, tandis qu’ils créent les conditions pour garder les gens dans la misère. Ni le pouvoir, ni l’opposition, ni les parlementaires ne travaillent point dans l’intérêt du peuple.
Nous, à la Radio Tété Scoop, contrairement à ce que l’on raconte, nous ne supportons personne. Nous préservons notre neutralité, notre objectivité. Parler à un membre du pouvoir dans le contexte haïtien, c’est le supporter. Parler à un acteur de l’opposition, c’est se sympathiser avec lui. Cette ambiance est délétère pour les médias. Les medias doivent être en constante communication avec les protagonistes. Nos micros sont ouverts à tous. Notre valeur, c’est l’équilibre.
La démocratie, nous dit le politologue Ené Val, est caractérisée par deux grands principes : le principe de la contradiction et le principe de la participation. Cette Haïti que nous recherchons, nous ne la trouverons pas tant que chacun de nous n’assume pas ses responsabilités.
Toute société qui ne cultive pas de la tolérance est appelée à être bloquée, à ne pas se développer. Nous continuerons à prôner le dialogue, la négociation, le compromis et la concession.
Les extrémistes doivent accepter de venir sur la table de négociation. L’extrémisassion des positionnements est à la base de nos malheurs. Le niveau de méchanceté de nos politiciens s’exagère. « Le président doit tenter d’entreprendre des dialogues avec l’aile dure de l’opposition. Tant que nous n’introduisons pas le dialogue dans notre culture, le pays ne sera jamais développé », prévient le directeur de la Radio, Gary Pierre Paul Charles qui estime que nous ignorons le niveau de gravité des problèmes du pays.
En Haïti, le jeu politique est absurde. Il se joue très mal. L’opposition est toujours présentée comme démocrate et le pouvoir comme dictateur. Ce sont les mêmes figures qui sont toujours au-devant de la scène, tantôt en tant que frondeurs, tantôt comme détenteurs du pouvoir. « Je ne vois personne qui était dans le pouvoir en qui la population peut se fier », juge Présimon Jean, lors de la retransmission de l’émission Haïti débat du mardi 26 mars, avant d’ajouter que 2021 appartient à la jeunesse.
La structure de l’État est vieillissante. Ses membres se font vieux. La population doit désormais bien réfléchir sur le choix de ses représentants. Il est déraisonnable que les acteurs que nous avons aujourd’hui s’attendent à se faire réélire. La chambre basse estime avoir un bilan positif, alors qu’elle n’a déjà réalisé durant cette session qu’une séance et demie, dont l’interpellation de l’ancien Premier Ministre Jean Henry céant.
Mozard Lombard,
Communicateur Social, Journaliste,
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