Haïti Débat – Journée Internationale des droits des femmes : Le respect des droits des femmes en Haïti, une lutte titanesque
Si les droits humains ne sont pas respectés en Haïti, d’une manière générale, les droits des femmes, en particulier, sont encore plus molestés. Victimes de discriminations d’ordres traditionnels et religieux qui les placent en dessous des hommes dans la société, les femmes ont beaucoup de mal à les égaler.
En dépit des efforts consentis par les associations féminines pour l’égalité de genre dans le pays, les femmes sont encore sous-classées dans le milieu haïtien. Malgré les capacités et les compétences dont elles font preuve, la gente féminine haïtienne n’est pas appréciée à sa juste valeur. Dominée par des croyances qui les subordonnaient aux hommes, la société en a une perception réductive. Loin d’être perçue comme étant égales aux hommes, les femmes ont plus une fonction ménagère qu’administrative et professionnelle. En Haïti, les secteurs d’activités ont tendance à être séparés en fonction du sexe des gens en attribuant, au détriment des femmes, les plus grandes tâches aux hommes.
Conscient de cette problématique, l’équipe constitué de Présimon Jean, Val Euné et Campane Joseph de l’émission Haïti/Débat de la Radio Scoop, a débattu, vendredi, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, l’importance, le travail, l’engagement, le rôle de la femme en Haïti. En faisant l’autopsie de sa situation dans le pays, les journalistes/analystes ont posé, non seulement le problème de la violation des droits des femmes, mais aussi de ceux de l’homme en général.
« En Haïti, on ne respecte pas les droits humains en général. Si on ne respecte pas les droits des garçons, je ne crois pas que ce sont les droits des femmes qui seraient respectés », a fait remarquer Présimon Jean qui se dit être non pas féministe, mais humaniste, avant d’ajouter que la lutte que mènent les haïtiens pour que les femmes occupent une place de choix dans la société est une lutte de titan.
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Le journaliste politique loue le travail de certaines femmes qui jouent un rôle, selon lui, non négligeable dans la société. « J’aimerais que le pays abonde en femmes, comme Marie Lucie Bonhomme, Marie Laurence Jocelyn Lassergue, ma mère, mes tantes, entre autres », a souhaité le linguiste, tout en exigeant un esprit d’entraide entre les femmes qui, dit-il, se déchirent dans certaines circonscriptions du pays.
Par ailleurs, Présimon Jean fustige les organisations de défense des droits humains. Pour lui, ces organismes ressemblent beaucoup plus à des groupements politiques que des structures de protection des droits de l’homme.
De son côté, Campane Joseph a mis l’emphase sur l’importance du travail des femmes dans la société. « Dans la culture haïtienne les femmes jouent tellement un grand rôle, on les considère comme les piliers de la société », estime monsieur Joseph qui exhorte les responsables de ne pas les bloquer dans l’exercice de leur fonction.
Insistant, lui aussi, sur le travail et l’engagement des femmes dans les luttes en Haïti, Val Euné plaide pour le respect de leurs droits. «Dans la lutte de l’Indépendance du pays, il y avait beaucoup de femmes. On ne doit pas les inférioriser. Elles méritent d’être traitées avec respect. Comme tout homme, elles ont le droit à la santé, à l’éducation, la nourriture, au travail », nous recommande le politologue, invitant les hommes à les considérer dans une perspective de complémentarité.
Mozard Lombard,
Communicateur social,
Journaliste de la Radio Télé Scoop
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